Gérard Dahan ou l'homme aux (presque) mille vies
Publié par Aude Guesnon le - mis à jour à
Commercial, animateur télé, sportif, entraîneur, chargé de mission à la mairie de Rueil-Malmaison, marketeur, General Manager Ivalua EMEA et show man... rien ne semble arrêter l'homme au cigare, amateur de golf, qui se glisse dans tous les costumes avec un enthousiasme et une facilité désarmants...
Qui ne connaît pas le truculent Gérard Dahan dans l'écosystème des achats... un personnage chaleureux, animé de secousses telluriques d'ampleur, dont le parcours hors du commun et marqué du sceau de la chance est nettement moins connu. Il mérite pourtant d'être raconté.
L'actuel General Manager Ivalua EMEA est né en 1957 à Casablanca, fils d'un père "attaché d'ambassade" et d'une mère secrétaire de direction, dans une fratrie de trois enfants. S'il est établi que nos parents, de par l'éducation et les valeurs qu'ils nous transmettent, conditionnent grandement la suite de notre parcours, c'est encore plus vrai dans le cas de Gérard Dahan, très marqué par la figure paternelle. Son père, qui lui a notamment transmis la valeur travail, la pugnacité et le respect de la nation. Des valeurs qui ne l'ont jamais quitté, malgré des années de vaches maigres: "Nous avons quitté le Maroc alors que j'avais 4 ans pour entrer en France à des moments difficiles, comme ce fut le cas pour tout ceux qui rentrèrent d'Algérie. Mon père n'avait pas de travail: il s'est battu contre vents et marées, a multiplié les petits boulots pour faire vivre sa famille. Il fut notamment réceptionniste dans un hôtel de nuit à côté des Folies Bergères. Il ne se plaignait jamais, considérant que nous avions une chance inouïe: la France nous a ouvert les bras et nous a donné à nous, ses enfants, la chance d'avoir accès à l'éducation, aux activités culturelles et sportives, etc."
La fraternité et la solidarité sont aussi profondément ancrées chez Gérard Dahan dont la jeunesse s'est déroulée dans un HLM de Courbevoie, à une époque où les communautés se mêlaient plus facilement. "Mes meilleurs amis étaient arabes et africains. Moi, le petit juif, j'ai grandi entouré de musulmans et cette vie communautaire m'a enrichi. Je n'ai jamais eu peur de l'autre." Comme beaucoup de ses petits camarades, Gérard jouait au foot. Mais un jour, sa mère, qui en avait assez de nettoyer ses maillots, lui a demandé "de trouver un autre sport. Et un copain m'a lancé un défi: t'es bon au foot, fais voir si tu peux être bon au hand", se souvient Gérard. La suite prouva que oui. Il a joué en championnat de France avec le PSG d'Asnières pendant une dizaine d'années, en N1 et N2. Il y a appris l'esprit d'équipe et de compétition, mais aussi acquis "le goût de réussir ensemble et de motiver les autres". Un marqueur fort.