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(Tribune) Comment se prémunir contre la corruption dans les achats ?

Publié par Olivier Wajnsztok le | Mis à jour le

La corruption - illégale, faut-il le rappeler! -peut coûter très cher à l'entreprise, en termes financier mais aussi en termes d'image. Il est préférable de s'en prémunir au plus vite. Comment faire ?

La corruption vers les acheteurs n'est pas simple à définir. Qu'elle naisse dans une relation entreprise/secteur public ou entre deux acteurs privés, elle se développe souvent dans les zones grises du business. On distingue deux types de corruption : d'une part la corruption active où des sommes d'argent (pots de vin) vont directement être proposées à l'acheteur, d'autre part la corruption passive qui table davantage sur des avantages en nature (repas, voyages..).

Les bonnes pratiques anti-corruption

Un acheteur doit savoir quand refuser les cadeaux. L'important est qu'il y ait une règle commune à toute l'entreprise. Selon les secteurs d'activité, et les rémunérations des cadres de l'entreprise, un cadeau d'affaires devient une arme de corruption. Certains directeurs achats préconisent aux décideurs de ne jamais accepter un cadeau qu'ils ne peuvent pas s'offrir. En ce qui concerne les invitations à de prestigieuses manifestations (Compétition de chevaux ou Grand Prix de Formule 1, par exemple), tout est question de timing. À éviter pendant une période d'appel d'offres.

La direction achat doit savoir aussi protéger les lanceurs d'alertes. Dans une entreprise corrompue, il y a très souvent un "Edward Snowden". Les salariés en interne sont les premiers à déceler la corruption dans l'entreprise mais beaucoup se murent dans le silence avec leur problème de conscience. Les dirigeants doivent être clairs sur ce point et s'engager à protéger les lanceurs d'alertes de toute mise au placard.

Le service achat doit également définir et diffuser une politique de transparence vis-à-vis des fournisseurs. Pour se prémunir, il est judicieux d'inscrire les exigences que le donneur d'ordre s'impose à lui-même dans le contrat avec le fournisseur. Le donneur d'ordre peut aussi inviter son fournisseur à appliquer le même comportement avec ses propres sous-traitants.

Lors de l'embauche, il n'est pas interdit de s'assurer des principes d'un candidat manager en le soumettant à une situation de corruption. Sa réaction permettra d'en apprendre beaucoup sur lui. Lors des entretiens d'évaluation, la question doit être abordée. C'est aussi l'occasion de rappeler les principes de l'entreprise sur le sujet.

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