Gestion des relations fournisseurs: vers la calinothérapie
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
A l'aune de la reprise économique, les acheteurs vont devoir travailler leur attractivité pour préserver et développer leur panel fournisseurs. Décryptage des nouvelles tendances en matière de relations fournisseurs avec l'étude 2018 AgileBuyer, réalisée en partenariat avec le CNA.
En matière de risque fournisseur, la sécurisation des approvisionnements est un enjeu de plus en plus important pour les acheteurs. Sur 628 professionnels des achats interrogés par AgileBuyer en partenariat avec le CNA, 70% des répondants disent avoir pour préoccupation, de manière plus accrue en 2018, la continuité et la sécurisation des achats et des approvisionnements. "Un résultat tout à fait significatif et qui témoigne de la tension qui peut exister sur les chaînes d'approvisionnement. En effet, l'une des principales craintes des directions achats est de ne pas être livrées en temps et en heure, à la qualité attendue", estime Olivier Wajnsztok.
Une préoccupation qui va se renforcer avec la reprise économique et l'augmentation des carnets de commandes. Un exemple parmi d'autres en Ile-de-France : le secteur de la construction et la mise en oeuvre de grands projets tels que le Grand Paris et les Jeux Olympiques de 2024 qui vont engendrer une certaine tension sur les marchés fournisseurs. "Avec 70%, la sécurisation des approvisionnements est un enjeu plus important en 2018. Nous le vivons en particulier sur le marché des composants électroniques, les capacités fournisseurs ne suivant pas la hausse de la demande. La qualité de notre relation fournisseurs est clairement mise à l'épreuve pas nos clients internes. Le bon fonctionnement du binôme achats - supply chain est clé dans cette période. C'est le moment de démontrer que les acheteurs ne sont pas que des chasseurs de coûts", défend Karine Alquier-Caro, directrice des achats du groupe Legrand.
Plus globalement, la gestion des risques fournisseurs demeure une question centrale chez les répondants puisque 75% d'entre eux déclarent avoir des objectifs en la matière en 2018,
un chiffre stable par rapport aux années précédentes. Ces risques peuvent être de caractères divers : risques logistiques, risques financiers, risques juridiques, risques qualité, risques normatifs, risques RSE, risques sanitaires, risques opérationnels ou risques d'image. Sur ce chapitre, les directions achats attendent beaucoup de l'émergence d'outils facilitant le pilotage de ces risques. "Le sujet de la maîtrise des risques RSE fournisseurs reste pour nous un sujet prioritaire, en particulier pour nos entités en croissance dans les pays à fort développement de l'Europe de l'Est et de l'Asie. Nous déployons pour cela, de façon systématique, la signature de chartes d'achats responsables et de déontologie", explique Pascal Garnero, directeur achats du groupe Atalian.
En revanche, il existe une différence assez nette entre le privé et le public, puisque 76% des acheteurs du privé possèdent des objectifs de gestion des risques fournisseurs, contre 61% pour les acheteurs du public, soit 15 points de moins. En effet, dans un certain nombre de collectivités, on ne trouve pas de véritables risk managers.
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