Nouvelles mobilités : amorcer la transition
Publié par Jean-Philippe Arrouet le | Mis à jour le
Restrictions d'accès aux centres-villes, fiscalité sur le CO2 durcie... Pour anticiper les contraintes de circulation et une dérive du TCO, le recours à une part de mobilités alternatives s'impose mais à petits pas. Le point lors des Rencontres du Fleet Management de Décision Achats.
Pour les gestionnaires de flottes, l'entrée en vigueur du WLTP (Worldwide harmonized light vehicles test procedures) n'est sûrement pas une bonne nouvelle. "On peut plus que doubler la TVS sur un véhicule de segment C", a commenté Gérard de Chalonge, directeur commercial et marketing d'Athlon France, lors des Rencontres du Fleet Management organisées fin septembre par Décision Achats. Dans ce contexte, difficile d'échapper à une révision de la car policy. "Il faut regarder les usages par collaborateur ce qui implique un audit de mobilité", a t-il estimé. L'autopartage fait partie des solutions.
"Il y a des contraintes humaines mais pas technologiques : il faut accompagner le changement", affirme Matthieu Echalier directeur associé de GAC Technology. Parmi ses clients, l'État (65 000 véhicules en parc), qui incite ses agents à rouler dans des véhicules moins polluants en autopartage.
"Les utilisateurs choisissent les véhicules les plus récents ou diesel plutôt qu'électriques pour de petits trajets", déplore Anthony Lecoq, chef du projet logiciel de gestion de la flotte automobile de l'État. Pour surmonter cet obstacle, le logiciel de réservation attribue "intelligemment" les véhicules. En pratique, l'utilisateur décrit son besoin et il se voit assigné un véhicule électrique, si possible, sinon essence, voire diesel. Ce système est doublement vertueux puisqu'il permet de respecter les loi de roulage prévues en faisant rouler des véhicules qui seraient restés au parking.
RGPD : vérifier sa conformité
Autre sujet évoqué lors de ces Rencontres du Fleet Management, le RGPD. Parce qu'elles possèdent des données personnelles, toutes les entreprises sont impactées par cette récente réglementation européenne qui renforce la protection des individus dans la sphère numérique.
"Qu'il s'agisse du suivi des cartes carburant, des véhicules ou de la désignation des conducteurs, le RGPD s'applique", a rappellé Laure Landes-Gronowski, avocate associée au cabinet Agil'It.
Se conformer aux exigences du RGPD implique la tenue obligatoire d'un registre de traitement de données à l'échelle de l'entreprise. Cette obligation ne connaît pas d'exception, y compris pour des entreprises de moins de 250 salariés. En revanche, la présence d'un "Data protection officer" (DPO) n'est requise que si l'entreprise manipule des données sensibles, à grande échelle ou encore relatives à des infractions ou à des condamnations. En interne, il est nécessaire de définir les modalités de conservation, d'archivage et de suppression des données personnelles et de prévoir des purges régulières des fichiers.
Ne pas omettre non plus d'informer les utilisateurs de la collecte de données personnelles les concernant en leur présentant les modalités d'accès et de rectification. Enfin, tout contrat impliquant un traitement de données personnelles doit intégrer une clause de protection à l'initiative de l'une ou l'autre des parties.