Wattmobile, l'alliée (électrique) du dernier kilomètre
Publié par Jean-Philippe Arrouet le | Mis à jour le
Aux voyageurs qui descendent du train et qui ont besoin de rejoindre leur lieu de rendez-vous, la start-up Wattmobile propose des véhicules électriques, disponibles en gare et en libre-service. Wattmobile fonctionne sur le modèle d'une boucle captive : le client doit ramener le véhicule à la gare.
Parking de la gare de l'Est à Paris, les Renault Twizzy et les scooters Peugeot e-Vivacity se rechargent en électricité, prêts à accueillir leurs premiers utilisateurs. Sur leurs flancs, le logo de Wattmobile, une start-up française créée en 2010 et qui affiche aujourd'hui l'ambition de "faire gagner du temps en gare et en circulation" aux voyageurs professionnels, comme l'explique son p-dg, David Laine. Son idée est simple : mettre à disposition des voyageurs des véhicules électriques utilisables ponctuellement pour des trajets urbains de courte distance. Contrairement aux autres services d'autopartage, Wattmobile fonctionne sur le modèle d'une boucle captive : le client prend un véhicule à la gare, rejoint son lieu de rendez-vous puis le ramène à son point de départ avant de reprendre son train. Pour développer son offre, Wattmobile a travaillé avec la SNCF, Effia, gestionnaire des parkings, Fullcharger, fabricant de bornes de recharge et l'assureur Mutuelle des motards. Huit stations sont actuellement opérationnelles dans les parkings des grandes gares (Bordeaux, Grenoble, Lille Flandres, Lyon Part-Dieu, Marseille, Toulouse, Paris gare de l'Est et gare de Lyon) et l'entreprise table sur une vingtaine d'implantations dans l'Hexagone d'ici à la fin de l'année.
Badgez, roulez
Avant d'emprunter une Twizzy ou un scooter Wattmobile, il est nécessaire de s'inscrire. Ici, pas d'abonnement mais des frais de délivrance du badge RFID (30 € l'unité) permettant d'accéder aux véhicules. L'inscription requiert une pièce d'identité ainsi que le permis de conduire de chaque utilisateur. L'entreprise fournit son numéro de K-bis et un mandat Sepa lui permettant de recevoir une seule facture disponible en ligne. A noter que la Twizzy que propose Wattmobile est la version "80" réservée aux titulaires d'un permis de conduire de catégorie B obtenu depuis plus de deux ans. Ensuite, pour réserver un véhicule, l'abonné se connecte au site (wattmobile.net) indique le lieu et les horaires qui l'intéressent (entre 2 et 48 heures) et il reçoit un mail de confirmation. La facturation se fait au quart d'heure (1,5 € pour le scooter et 2,25 € pour la Twizzy), à l'heure (6 € et 9 €) ou par 24 heures (48 € et 63 €). Si le client dépasse le créneau prévu, le temps excédentaire lui est facturé selon les mêmes paliers à un tarif double.
La Twizzy a une autonomie de 80 km. Le scooter, de 50 km. Mais attention. Wattmobile ne garantit qu'un niveau de charge minimal à 50%. S'il souhaite avoir disposer de la pleine autonomie du véhicule, le voyageur devra souscrire une option "charge complète", facturée au même tarif qu'une heure d'utilisation du vehicule. Il sera là, assuré d'avoir l'autonomie maximale du véhicule.
Équipement et sécurité
Pour rouler à scooter, Wattmobile a prévu un casque jet (le Matra Tatoo, ajustable à la morphologie, avec une charlotte jetable pour l'hygiène) un top case, un tablier de protection et des manchons. Mais pas de gants. Rappelons qu'au titre de son obligation générale de sécurité, une entreprise utilisatrice a tout intérêt a les fournir à ses collaborateurs. Par ailleurs, Wattmobile, réclame le permis de conduire lors de l'inscription mais un salarié peut perdre ses 12 points par la suite. Pour se prémunir en cas d'accident, l'entreprise doit préciser par écrit les règles d'utilisation du service, par exemple, en imposant à ses salariés de lui signaler toute perte du droit de conduire (sans toutefois évoquer le nombre de points, ce qui serait illégal).
L'offre d'Autolib
Principal concurrent de Wattmobile, Autolib (qui n'a pas souhaité nous répondre) met en avant sa force de frappe à Paris et en première couronne avec 2 500 voitures et 875 stations. Aux entreprises, elle propose des forfaits pour 25 à 2 000 heures d'utilisation mensuelle (facturés 280 € à 19 500 € par an). Point faible : l'impossibilité de réserver un véhicule plus de 30 mn à l'avance.