Fleet management - Quels pneumatiques choisir pour l'hiver ?
Publié par Jean-Philippe Arrouet le | Mis à jour le
Pour des véhicules qui roulent sur des routes froides et glissantes, changer de monte pneumatique constitue un facteur de sécurité pour les flottes. Mais entre les gommes "hiver" et "quatre saisons", faire le bon choix implique une analyse du profil de roulage de ses véhicules.
Ne dites plus "pneu neige" mais "pneu hiver". Même s'ils réalisent des prouesses d'adhérence sur les chaussées blanchies par les flocons, les pneus hiver sont utiles dans d'autres conditions météo dégradées. Contrairement à une monte "été", dont la gomme durcit avec le froid, les thermo-gommes des pneus hiver gardent leur souplesse ce qui leur confère un meilleure grip dès que la température descend sous les sept degrés. Un avantage particulièrement perceptible sur les routes humides.
Sur des chaussées enneigées ou verglacées, le pneu hiver peut compter sur un deuxième atout : sa bande de roulement formée de petites lamelles souples qui agissent comme autant de griffes pour recréer de l'adhérence. Cependant, ce type de pneu n'est plus la seule alternative depuis l'apparition des gommes "4 saisons". Chez Euromaster, 29 % des clients pro ont opté pour un double équipement été/hiver contre 5,1 % pour le passage au 4 "saisons". "Le marché du 4 saisons a augmenté de 41 % en 2018 contre 3 % pour celui du pneu hiver", observe Stéphanie Decompois, directrice marketing digital & communication de l'enseigne.
Ce nouveau type de pneu offre un compris inédit et plutôt efficace entre les montes été et hiver. Sur des routes blanches, il conserve au véhicule sa motricité et son pouvoir directionnel. Ainsi, le 4 saison remplit son contrat en évitant au conducteur de finir dans le fossé ou de dormir dans sa voiture à la première chute de neige.
Deux profils différents
Le "4 saisons" a un autre atout : dès que la température remonte il est presque aussi performant qu'un pneu été alors que les gommes hiver perdent nettement en précision et en équilibre. Illustration avec un test simulant un freinage d'urgence effectué avec trois produits de la gamme Michelin. Sur une chaussée réchauffée par le soleil de novembre à 10°5, le meilleur temps pour décélérer de 80 à 10 km/h est obtenu par le pneu été (Energy Saver) avec 27,2 mètres. Le 4 saisons (Crossclimate +) fait presque aussi bien avec 27,9 mètres. Quant au pneu hiver (Alpin 6), il n'est pas dans son élément avec 30,9 mètres mesurées par la télémétrie.
Le choix dépendra du profil de roulage au sein de la flotte. Les conducteurs qui circulent dans des régions froides ou montagneuses ou encore ceux qui parcourent plus de 30 000 kilomètres par an hors des zones urbaines, auront intérêt à basculer en pneus hiver. Sur des chaussées à l'adhérence très dégradée, il reste le seul moyen de rouler presque normalement grâce son grip inégalé, notamment en courbes. Inconvénients : les gommes été et hiver doivent être permutées tous les six mois, ce qui implique un remplacement des valves (l'opération revient à une quinzaine d'euros par pneu), sans compter les frais de gardiennage (une dizaine d'euros par roue pour six mois). En ce qui concerne les pneus 4 saisons, plus de passage au garage chaque semestre mais ils sont souvent plus chers à l'achat. Surtout, ils consomment plus de carburant que des pneus été et ils s'usent plus rapidement.
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