Les nouveaux modes de mobilité : le défi des fleet managers
Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à
Problèmes de pollution, circulation alternée, ... Quelles sont les nouveaux modes de mobilité alternative et durable qui existent pour les entreprises? Réponses à l'occasion des rencontres fleet organisées par la rédaction le 26 janvier dernier.
Quels sont les choix les plus pertinents qui s'offrent aux fleet managers en matière de solutions alternatives ? Existe-il un type de solution pour un type d'entreprise (que ce soit en fonction de la taille de l'entreprise, de son activité ?) Autant de questions soulevées à l'occasion des rencontres fleet organisées le 26 janvier dernier par la rédaction.
" On parle beaucoup de mutation vers de nouvelles motorisations, de transfert diesel/essence, hybrides, hybrides rechargeables... cela suscite un peu de confusion au niveau des choix ", explique Didier Blocus, responsable nouvelles mobilités chez ALD Automotive France, spécialiste en location longue durée (LLD) et gestion de flotte automobile. Et de préciser : " Il faut savoir raison gardée et ne pas céder aux sirènes du changement. Ainsi, le choix d'un véhicule hybride peut être pertinent mais peut aussi se révéler catastrophique ".
Il s'agit de lutter contre les idées reçues : " Il existe de solutions où le diesel est la meilleure des solutions. Oui, RSE mais jamais à l'encontre de l'économie. Ou encore faire le choix d'une voiture essence hybride pour faire beaucoup de kilomètres et s'apercevoir qu'on paye beaucoup plus cher qu'un véhicule diesel ça n'a pas beaucoup de sens ", poursuit Didier Blocus. Il insiste alors sur le fait qu'un diagnostic doit être fait selon les usages.
L'échéance du plan de déplacement en 2018
Si cette question des nouveaux modes de mobilité devient pressante, une des raisons est le Plan de déplacement (ou PDE) qui entrera en vigueur le 1er janvier 2018. Il concerne toutes les entreprises de plus de 100 salariés. A ce jour, A ce jour, seules 3% des entreprises auraient déployé un plan de mobilité. " L'Ademe n'a pas de priorisation en énergie mais celle-ci doit être la moins impactante ", déclare Jean-Yves Marie-Rose, chargé de mission transports et mobilités des biens et des personnes au sein de l''Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) en Ile-de-France. Cela passe par l'analyse du cycle de véhicules (ex : la problématique des batteries avec la voiture électrique) ou encore la multi-modalités (ex : avion, train, covoiturage, auto-stop...) si cela se révèle pertinent en termes de réduction des impacts. Ainsi, l'Ademe propose de nombreux outils comme EvalPDE et une plate-forme sur son site internet pour aider les entreprises à mettre en place leur plan de déplacement. L'Agence travaille notamment sur des indicateurs : Quels gains ? Quels impacts en émission de CO2 ? Quelle consommation d'espace ? ( en m²) Pour cela, elle s'appuie sur des relais (appelés aussi mobility managers) dans les collectivités et entreprises. Elle s'intéresse de près aussi à ce qui se passe dans les aéroports et sur le site de la Défense.
Le covoiturage, un argument RH
Parmi les autres solutions, figure le covoiturage. A cet effet, ALD Automotive, la branche LLD et gestion de parcs automobiles du groupe Société Générale vient de s'associer à la start-up WayzUp pour lancer en janvier dernier un nouveau service de covoiturage baptisé ALD Community à destination des entreprises. WayzUp propose une appli mobile de covoiturage mais aussi une offre BtoB d'accompagnement au changement. Plus de 58000 trajets proposés tous les jours sur la plateforme. " C'est une solution complémentaire de flotte ", explique Julien Honnart, président et fondateur de WayzUp. La start-up compte parmi ses clients le technocentre de Renault soit plus de 10 000 collaborateurs sur une zone mal desservie par les transports en commun à Saint-Quentin-en-Yvelines. "Le covoiturage peut également être un fort argument RH quand on sait par exemple que des salariés habitant Levallois ont gagné 1h30 de temps de transport avec cette solution ", insiste Julien Honnart.
Ainsi, la solution de covoiturage est un élément présenté lors des entretiens de recrutement de Renault. Parmi les freins majeurs identifiés figurent : les contraintes horaires, les trajets (les conducteurs ne veulent pas faire de détours sur leur trajet) et enfin la gestion du partage des frais. L'appli de WayzUp propose de remédier à ces contraintes. Pour mettre en place une telle solution dans l'entreprise, " la clé c'est d'avoir beaucoup de monde au même endroit car cela est très contraint (horaires, ...). Mais en moyenne dans les entreprises, 8 salariés sur 10 vont trouver des covoitureurs. Et il faut environ 8 semaines pour atteindre la phase critique ", souligne le président de WayzUp. Parmi les critères à retenir, il faut un minimum de salariés intéressés (entre 300 et 500), il faut qu'au moins 30% des salariés viennent en voiture, regarder de près le nombre de voitures de fonctions, les horaires des salariés, etc.... Cependant, il ne semble pas exister de taille critique, puisque WayzUp propose de démarcher les entreprises voisines pour atteindre une certaine masse critique.
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