La LLD au beau fixe mais instabilité attendue en 2020
Publié par Jean-Philippe Arrouet le - mis à jour à
En dressant le bilan de l'année écoulée, SesamLLD, le syndicat des loueurs longue durée, voit ses indicateurs progresser. Mais les évolutions prévues pour 2020 risquent de chahuter le marché.
De nouveau, en 2019, les loueurs longue durée ont progressé, de plus de 8 %, jusqu'à se s'approcher du cap des 2 millions de véhicules gérés. Leur syndicat, SesamLLD, annonce des immatriculations en hausse de 5,7 % (1 455 195 unités) et une progression toujours plus soutenue du fleet management (457 074 véhicules concernés). Désormais, plus de 58 % des entreprises optent pour cette formule de location avec services. Les contraintes écologiques n'y sont pas étrangères car les flottes en LLD apparaissent plus vertueuses que les autres. Elles émettent, en moyenne, moins de 113 grammes de CO2, en ce qui concerne les adhérents de SesamLLD, contre plus de 116 g pour l'ensemble du marché automobile. Un résultat qui découle du choix de nouvelles motorisations moins émissives (WLTP oblige) et de la diversification du mix énergétique. En l'espace d'un an, la part du diesel a reculé de 68 % à 61 %, surtout au profit de l'essence qui frôle le tiers des immatriculations. La "dé-dieselisation" est encore plus forte en VP alors que les VU s'accrochent au mazout, faute d'alternative. Quant aux véhicules électrifiés (hybrides et électriques), ils profitent timidement de ce retournement car les nouveautés, notamment françaises, ont tardé et elles ne couvrent pas toutes les gammes. "Ce mix va se développer en 2020 car les offres arrivent", pronostique Stéphane Copie, président de la commission opérations de SesamLLD.
Une année 2020, toute en anticipation
Reste que 2020 s'annonce agitée pour les loueurs comme pour leurs clients. "Nous n'atteindrons pas les 8% de croissance mais nous ne serons pas en régression", concède François Brabander, président de SesamLLD. L'imminence de l'application du WLTP fait craindre une forte poussée des immatriculations au premier trimestre puis un creux et des délais de livraison qui s'allongent. D'autant que la norme CAFE, qui s'appliquera en 2021 sur les immatriculations réalisées en 2020, pourrait inciter les constructeurs à piloter leurs immatriculations par énergies dans le but de ne pas être lourdement taxés sur leurs émissions de CO2. "Il nous faudra accompagner nos clients dans leurs choix de véhicules en fonction de leurs besoins qui ne seront pas nécessairement en cohérence avec ceux des constructeurs", anticipe Fabrice Denoual, président de la commission communication de SesamLLD. En clair, les cellules "consulting" des loueurs s'attendent à tourner à plein régime pour accompagner les gestionnaires dans leurs futurs choix. Parmi les pièges qui devront s'anticiper : des délais de livraison anormalement longs (notamment pour les modèles les plus attendus qui combleront un manque dans les gammes existantes) voire des hausses de prix résultant d'un coup de rabot sur les remises pour les modèles qui intéressent le moins les constructeurs, toujours dans la perspective de la norme CAFE. Les car policies seront valables à un instant T mais il est probable qu'elles devront être remises à plat en cours d'année.