Autopartage : offrir plus de mobilités avec moins de voitures
Publié par Jean-Philippe Arrouet le | Mis à jour le
Éprouvés par le confinement, les opérateurs d'autopartage veulent néanmoins convaincre les entreprises que la mobilité partagée peut leur apporter les économies qu'elles recherchent.
Les confinements successifs ont transformé les flottes autopartagées en statues de sel. Un coup de frein brutal pour les opérateurs. "Les déplacements professionnels n'ont pas repris comme avant la Covid", observe Olivier Reppert, p-dg de Share Now, qui opère 800 véhicules en libre-service à Paris pour 60 000 clients, dont un millier d'entreprises. Cette tendance concerne toutes les formes de mobilité, mais les opérateurs d'autopartage se tiennent prêts pour la reprise. "Nous avons de vrais arguments pour accompagner le télétravail", plaide Jean-Baptiste Schmider, président de l'Association des acteurs de l'autopartage et p-dg du réseau Citiz qui fournit des entreprises comme des collectivités.
Si les collaborateurs sont incités à télétravailler quelques jours par semaine, la question se pose de la pertinence d'avoir des voitures de service et même de fonction qui ne tournent pas autant. "Un déploiement réussi peut réduire le budget flotte de 15%, voire 30%, grâce à la réduction du nombre de véhicules loués." La communication interne est indispensable, met cependant en garde Alexandre Fournier, directeur marketing et communication de Mobility Tech Green. "Nous fournissons des outils à nos clients pour sensibiliser leurs collaborateurs. Nous leur conseillons également d'organiser des événements pour faire découvrir les nouvelles mobilités."
Le temps de la réflexion
Les confinements ont boosté la maturation des entreprises, les grands comptes en tête, mais aussi des ETI ou des PME. "Des discussions sont engagées avec des gestionnaires qui veulent offrir plus de mobilité à leurs collaborateurs avec moins de voitures. Ces réflexions portent aussi sur le véhicule électrique, même à partir d'une dizaine de voitures", observe Stéphane Savouré, président fondateur d'OpenFleet. Ce spécialiste du B to B, met en avant un accès digitalisé aux véhicules (sans contact), une interface de visualisation des véhicules disponibles (même en cas de faible connectivité), ainsi que la remontée de l'autonomie des véhicules électriques. En outre, les entreprises ont la possibilité de générer des revenus en louant leurs véhicules à leurs collaborateurs, ou à des personnes extérieures pour un usage privé. Un potentiel réservé aux gestionnaires prêts à affronter toutes les implications de ce nouveau modèle économique. "Il peut y avoir des répercussions sur la fiscalité, l'assurance... ", avertit le dirigeant d'OpenFlee.
Chez les généralistes, l'offre s'est également peaufinée pour la rentrée, à l'image de Share Now qui a lancé ses "Share Nowpass " qui répondent à la durée d'utilisation plus longue par les clients business (trois jours en moyenne). Ces forfaits mensuels (19,90 euros ou 89,90 euros TTC) rabotent de 25 % ou de 50 % les tarifs de location. Un bon moyen de tester l'autopartage en libre accès sur la voie publique avant de se doter de sa propre flotte .
Pas de Covid à bord !
D'après une étude de LeasePlan, la part des usagers des transports en commun a chuté de 29 % à 16 %, crainte du Covid oblige. Certes, l'autopartage n'est pas exempt de risque de contamination, le véhicule passant de mains en mains, mais les opérateurs ont pris les devants. "Nous avons travaillé avec nos clients grandes flottes pour construire un protocole sanitaire", souligne Alexandre Fournier, responsable communication et marketing de Mobility Tech Green. En libre accès sur son site, le document sert de modèle. Enfin, des innovations limitent les contacts physiques. "Même des grands comptes se sont rendu compte qu'ils avaient encore des boîtes à clés connectées alors qu'il est possible de les supprimer en passant par notre application mobile", ajoute le responsable.