2012, la chasse aux coûts est ouverte pour les gestionnaires de flotte automobile
Publié par Sihem Fekih le | Mis à jour le
Crise oblige, la réduction du TCO revient au cœur des priorités des gestionnaires de flotte automobile. Si la renégociation des coûts d'acquisition du véhicule d'entreprise devrait être en faveur des fleet managers, ces derniers ne devront pas négliger l'optimisation des autres postes de dépenses.
À l'heure de la flambée des prix du carburant, l'optimisation du coût total de possession (TCO) n'a jamais été aussi présente à l'esprit des gestionnaires de flotte automobile. Mais quels leviers enclencher pour réduire les dépenses d'usage des véhicules d'entreprises ? Voilà le grand chantier auquel vont s'atteler les responsables de flotte automobile pour l'année 2012. France Télécom, Orangina Schweppes, les laboratoires Chiesi et Menarini sont venus témoigner sur différents axes de progression lors de la conférence OVE TCO Tour organisée par l'Observatoire du véhicule d'entreprise le mardi 13 février.
Coût du carburant, frais de réparations et de remise en l'état, fiscalité, assurance, sinistralité, gestion administrative, la structure des coûts de gestion de la flotte mobile s’est étoffée et est désormais soumise à une analyse approfondie de la part des responsables auto des entreprises. Les plus matures des flottes ont entrepris une action proactive pour remédier à l'inflation du coût total de possession de leurs véhicules d'entreprise.
« Ces entreprises ont été bousculées par les aléas de la crise de 1980. Elles ont désormais plus de recul sur les enjeux de l’arbitrage et ont su s’approprier les problématiques du TCO en développant des cellules de business intelligence dédiées à l’amélioration de leur consommation de carburant ou en externalisant la problématique de TCO après s’être recentrées sur leur cœur de métier », complète Didier Pagès, directeur du cabinet de conseil Gestion Parc Auto.
8 000 boîtiers d'analyse kilométrique chez France Télécom
Mais quelles mesures concrètement adopter ? Chez France Télécom, Jean Zermati a décidé d'installer des boîtiers d'analyse du comportement des conducteurs sur 8 000 véhicules de sa flotte. Un travail de fond mené avec la collaboration du service achats de la société. Le but ? Débusquer les kilométrages indus et ainsi réduire le coût du carburant, facteur pondérant dans la dépense totale automobile du groupe.
« Ce boîtier est développé en interne, explique le gestionnaire de parc auto. Le courtier en location français ne s’est pas montré très enthousiaste, mais nous allons tout de même mener à bien ce projet. Cette politique structurante est la seule manière de lutter contre l’inflation du carburant. »
Autre coût, l'assurance et la sinistralité, qui représentent 30 à 40 % du coût total de possession des véhicules d'entreprise. Pour limiter ces postes de dépenses, Christine Dion et Emmanuelle d'Orazio, respectivement responsables de flotte automobile des filiales françaises des groupes pharmaceutiques Chiesi et Menarini, ont mis en place un programme de prévention des risques routiers auprès des collaborateurs.
« Notre personnel entrant a par ailleurs bénéficié d’une formation à l’éco-conduite, ajoute Emmanuelle d’Orazio, et nous avons invité chacun à remplir une fiche de sinistralité, une initiative fondée sur le principe du volontariat. » Résultat : fin 2011, le projet mis en place chez Chiesi France a permis de réduire la dépense en assurance automobile de 50 %, tandis que chez Menarini France, la fréquence de sinistralité a baissé de 36 points.
Plus de deux millions de véhicules en circulation pour fin 2012
Le chantier sera vaste pour l'année 2012, mais il apparaît clairement qu'une réduction efficace du coût total de possession des véhicules d'entreprises ne pourra se faire sans une amélioration du comportement des collaborateurs conducteurs. La formation à l'éco-conduite doit donc devenir un axe de progression prioritaire pour les responsables de flotte auto.
Dernière piste à explorer pour optimiser le TCO (qui sera laissée à l’appréciation des fleet managers) : la réduction du coût d’acquisition des nouveaux véhicules, favorisée par le contexte économique. En effet, la baisse constatée du nombre d'immatriculations des véhicules des particuliers a fait reculer la totalité du parc roulant français de 5,2 %, pour atteindre 2,05 millions d'unités d'ici à fin 2012.
Selon les prévisions d'Éric Champarnaud, vice-président et associé du bureau d'études Bipe, les loueurs longue durée et les constructeurs seront amenés à miser davantage sur le segment du véhicule d'entreprise pour pallier le repli du parc roulant dans l’Hexagone. Un contexte qui pourrait s'avérer favorable pour les gestionnaires de flotte automobile. À condition que ces derniers parviennent à engager de meilleures négociations sur le prix d'acquisition ou de location des véhicules d'entreprise auprès des offreurs.