Est-il réaliste de faire des économies sur les frais de déplacements en 2024 ?
Publié par Brigitte Jakubowski le - mis à jour à
Le gouvernement a récemment annoncé un objectif de 10 milliards d'euros d'économies immédiates, dont 20 % de frais de déplacement en moins, et des économies sur les achats et les surfaces de bureaux des ministères.
Il s'agit donc d'agir vite et de réduire les dépenses liées aux budgets voyages au sein des établissements publics. Ce qui implique de réduire le nombre de voyages/missions et de façon concomitante d'optimiser les budgets. Il est important de rappeler que la période inflationniste qui perdure a eu un impact financier d'environ +25% en 2023 et sera sans doute de +7 à 8% en 2024.
Dans ce contexte le défi sera important pour réaliser des gains et les actions mises en place seront décisives pour atteindre cet objectif .
Double effet kiss cool: l'obsolescence de la loi et flou juridique
Or, force est de constater que de nombreux établissements sont dans l'obligation de se référer au Décret n°2006-781 du 3 juillet 2006 fixant les conditions et les modalités de règlement des frais occasionnés par les déplacements temporaires des personnels civils de l'État.
Vous avez bien lu 2006. L'existence d'un texte vieux de 18 ans durant lesquels le marché du voyage d'affaires a considérablement évolué qu'ils s'agissent des modes de transports, des hébergements ou de l'évolution des processus avant ou après missions désormais dématérialisés avec l'arrivée de portails de réservations en ligne et des logiciels d'ordres de missions et notes de frais.
Ce texte a certes bénéficié de plusieurs mises à jour mais ne répond pas suffisamment à l'état de l'art et se trouve en définitive, être totalement obsolète et relativement flou. Son contenu est la porte ouverte pour partie à interprétation et dérives achats. En outre que dire l'absence de la RSE (la responsabilité sociétale des entreprises) qu'il s'agisse des préoccupations sociétales et environnementales.
Un terrain simple à créer pour conciler climat et gains
Aussi bon nombre d'entités prennent l'initiative de voter des conditions spécifiques lors de conseils d'administrations ( par exemple). Il existe ainsi des dérogations qui permettent de mieux répondre aux besoins des voyageurs et à la réalité économique des prix pratiqués .
L'importance d'une politique de voyages permettant d'établir des règles de voyages n'étant plus à démontrer, il serait grand temps de reconsidérer totalement ce décret afin qu'il soit plus adapté à l'environnement actuel et puisse devenir un socle commun de règles applicables à l'ensemble des ministères et établissement publics.
Ce nouveau texte rendrait possible la réalisation de 20% de gains et répondrait enfin aux obligations de la Loi Climat et résilience trop souvent absente des programmes voyages du secteur Public.
À quand cette refonte ?