"Les acheteurs imaginent un "cockpit " résumant risques et situations graphiquement visualisables"
Publié par Geoffroy Framery le | Mis à jour le
Dans le cadre d'Achats Connect, Philippe Grange, fondateur de Media Dell Arte et Directeur de l'étude "Révélations UX Achats" décryptera les principaux enseignements de cette 7e mouture, en compagnie de Xavier Gandiol, chef de la Mission des Achats de Défense qui rebondira sur ces enseignements tout en nous livrant un retour d'expérience sur la transition digitale à l'oeuvre au sein de son ministère. Pour vous mettre l'eau à la bouche, la Rédaction a interviewé Philippe Grange sur les principaux enseignements de l'étude.
Quels sont les trois chiffres à retenir de l'étude ?
L'étude "Révélations UX Achats" donne chaque année rendez-vous aux acheteurs et utilisateurs d'outils digitaux achats. C'est la seule à prendre régulièrement, et depuis 7 années consécutives, le pouls de cette profession, à évaluer la mise en disponibilité de solutions numériques professionnelles, à recueillir leurs (in) satisfactions et surtout leurs attentes.
Premier chiffre-clé : plus de deux acheteurs interrogés sur trois (69 %) estiment à moins de 50 % la couverture fonctionnelle et opérationnelle des outils mis à leur disposition par leur entreprise. Ces "zones blanches" numériques disent l'inadaptation d'un SI Achats et/ou le manque de solutions progicielles idoines. Ce qui pose en creux la question de savoir si " les Achats " sont - et jusqu'à quel point ? - totalement progicialisables...
D'ailleurs un acheteur sur trois (35 %) affirme explicitement souhaiter "de nouvelles briques applicatives". Mais pas n'importe comment : ils sont 38 % à vouloir, si on leur en accorde la possibilité, mettre en oeuvre "des séminaires "purs Achats" pour redéfinir notre coeur de métier et nos pratiques (outillées ou pas), principalement à l'égard du développement durable, de la décarbonation et de la RSE."
L'IA, un sujet bien appréhendé ou un buzzword qui ne voit que de trop rares concrétisations côté achats ?
Concernant l'intelligence artificielle, les répondants ont conscience qu'il y a d'une part, celle des process et de l'automatisation et d'autre part, celle du "métier". La première est déjà là, quand la seconde n'a pas encore fait ses preuves. L'étude révèle et classifie par priorité - et c'est une première - les attentes en ce domaine imaginées par les acheteurs/et pour les acheteurs. Les résultats seront présentés et débattus en exclusivité lors de la journée DA Connect. Disons que la priorité des cas d'usages n'est pas forcément celle à laquelle on pourrait s'attendre. Pour résumer : les acheteurs en appellent à une IA capable d'accroître leur vision des marchés, la justesse de leur prise de décision et leurs performances individuelles, sinon collective.
Vers quelles priorités métiers se tournent les projets digitaux cette année ?
Ce n'est pas vraiment une surprise : cette année encore, les répondants sont demandeurs d'applications eAchats de nouvelle génération, traitant notamment des risques fournisseurs ". Et que ceux-ci intègrent consolident et alertent en temps réel sur la base de données hétérogènes relatives à chaque fournisseur clé (marché, produit/production, situation économique, RH, dépendance aux composants tiers, concurrence, situation géopolitique, compliance, DD et RSE, etc.). Ils imaginent un "cockpit " résumant risques et situations et/ou une base multicouche graphiquement visualisable. Autres chantiers digitaux à conduire, ceux prioritaires facilitant la gestion des indicateurs développement durable et les calculs intégrés de décarbonation ainsi que ceux - que l'on aurait tort d'assimiler aux premiers - relatifs à la RSE.