Les entreprises prêtes à accompagner la mobilité de leurs salariés sous toutes ses formes
Publié par Jean-Philippe Arrouet le | Mis à jour le
Dans une nouvelle étude, Arval Mobility Observatory* relève une attente des salariés d'être accompagnés dans la mutation de leurs déplacements. Les gestionnaires de flotte considèrent eux aussi qu'ils ont un rôle à jouer en élargissant l'éventail des solutions de mobilité.
L'entreprise doit-elle s'impliquer dans les déplacements de ses collaborateurs ? Oui, répondent à l'unisson 65 % des salariés et 69 % des gestionnaires de flottes. Ces derniers, tout comme leur collègues DRH et RSE, sont convaincus que l'employeur doit inciter à l'utilisation de moyens de transport plus respectueux de l'environnement. D'autant que les progrès ont été timides depuis 2017, date de la précédente étude de l'AMO : 73 % des salariés utilisent leur voiture personnelle pour se rendre au travail, dont 10 % moins qu'avant tout de même. Les adeptes réguliers des transports en commun et de la marche à pied représentent respectivement 25% et 20% des effectifs. Mais ils n'ont pas partout le choix, selon François Miquet-Marty, président de Viavoice, qui pointe des « variations selon les territoires. » Ainsi, en région parisienne, une majorité de salariés, particulièrement des cadres, plébiscite les transports en commun. A l'inverse, 69 % des salariés ruraux défendent leur attachement au véhicule personnel, surtout les ouvriers.
La conversion des flottes s'étend au-delà de l'électrique
Du côté des gestionnaires de flottes, le regard est déjà tourné vers 2035 et la perspective de l'arrêt de production de moteurs thermiques. Ils parient sur un trio de tête : transports en commun, covoiturage et véhicules électriques. « Malgré l'accent mis sur le véhicule électrique, les salariés comme les décideurs privilégient une pluralité de solutions », observe Régis Masera, directeur de l'AMO. D'ailleurs, la conversion des flottes passe davantage par l'hybride (79%) que l'électrique (66%), à en croire les gestionnaires. On notera que la voiture électrique ressort comme la solution la plus décriée par les salariés, devant les véhicules non motorisés. Ils leur préfèrent le covoiturage, la voiture partagée voire les cartes ou applications de mobilité. Quelle que soit la solution (à l'exception de la voiture électrique), leur motivation pour une éventuelle utilisation est d'abord économique avant toute réduction de la pollution. Une majorité de salariés reconnaît également qu'une pluralité de choix de mobilité contribue à son bien-être, à sa motivation tout en rendant l'employeur attractif.
Les premiers changements à l'oeuvre
Parmi les facteurs qui font bouger les lignes : le télétravail. Un tiers des télétravailleurs ont changé leurs habitudes de mobilité, surtout au bénéfice des transports en commun et de la marche à pied. En revanche, les deux-roues, qu'ils soient partagés, personnels voire de fonction, restent en retrait. La transition écologique est l'autre moteur du changement même si 11 % des salariés seulement affirment que leur entreprise a enclenché des démarches en ce sens, contre 32 % des gestionnaires. L'information concernant des modes de déplacement alternatifs a, semble-t-il, touché sa cible. En revanche, il faudra sans doute un effort supplémentaire concernant certaines solutions proposées, telles l'autopartage ou le vélo (qu'il s'agisse d'aides personnelles ou de flottes mises à disposition).
* Réalisée par Viavoice en octobre 2022 auprès de 1 000 salariés, 302 gestionnaires de flottes et 300 RH-RSE.