Encore trop peu d'espaces de discussion en entreprise
Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le
Seuls 23% des salariés bénéficient d'espaces de discussion au sein de leur entreprise ou administration. Tel est le résultat d'une enquête en ligne réalisée par l'institut Harris Interactive auprès de plus de 1000 salariés en France.
Est-il facile de parler de son travail au sein de sa propre entreprise? Des espaces de discussion existent-ils? Autant de questions soulevées par l'étude "les espaces de discussion au travail : parler de son travail; comment? avec qui? pour quelles finalités?" (1) réalisée par l'institut de sondage Harris-Interactive pour le réseau Anact-Aract(2), spécialisé dans l'amélioration des conditions de vie au travail.
"Le développement de ces lieux où discuter librement des sujets liés au travail constitue une véritable attente sociale", précise Hervé Lanouzière, directeur général de l'Anact.
Parler du quotidien
Près de 30% des répondants à l'étude évoquent des difficultés à parler de leur travail au sein de leur entreprise. Ce sont majoritairement des salariés du tertiaire (33%) d'entreprises de plus de 500 salariés (35%), ayant entre 33-39 ans.
Un dialogue au sein de l'entreprise qui traite en majorité des sujets du quotidien : l'ambiance de travail (67%) ou encore l'environnement de travail (matériel, techniques mis à disposition) (67%). Les sujets comme la stratégie de l'entreprise (cité à 46%) ou la politique de ressources humaines de l'entreprise (primes, salaires, etc) (cité à 38%) sont jugés comme plus secondaires.
Les interlocuteurs privilégiés des sondés sont le supérieur hiérarchique direct à 69% suivi des collègues de son service, cité à 64%. Des interlocuteurs cités loin devant la direction de l'entreprise (34%).
La majorité des échanges est informelle. Que ce soit avec ses collègues directs (89%) ou avec son manager direct (77%). L'entretien annuel pour évoquer le sujet n'arrive qu'en 3e position à 75%.
Seuls 23% des salariés disposent d'espaces de discussion
Si 7 salariés sur 10 considèrent que ces espaces répondent à un véritable besoin de l'entreprise, ils ne sont que 23% à en bénéficier.
D'une façon générale, 56% des sondés estiment que ces espaces de discussion doivent apporter des solutions à moyen et long terme, quand 43% estiment qu'ils doivent répondre avant tout à régler les soucis du quotidien. Parmi les principales attentes des salariés figurent la réalisation d'actions concrètes (93%), un espace de discussion ouvert à tous (90%), que l'on puisse y parler de tout (85%) et que cela se fasse sur la base du volontariat (82%).
La neutralité de l'animateur des discussions est un pré-requis (62%), et que les représentants du personnel soient présents (61%). Et enfin que la prise de parole soit confidentielle (58%).
Enfin, 7 répondants sur 10 pensent que ces espaces sont le gage d'une amélioration de la qualité de vie au travail. 79% d'entre eux jugent même que ces espaces les rendraient plus épanouis professionnellement et les rendrait plus productifs. Mais améliorerait également la rentabilité de l'entreprise (à 76%). Des argument séduisants qui ne devraient pas laisser de marbre les instances dirigeantes des entreprises...
Le revers de la médaille est que 4 salariés sur 10 craignent que ces lieux d'échanges accroissent le contrôle de l'entreprise sur eux.
(1) Enquête rendue publique dans le cadre de la 12ème édition de la semaine de la qualité de vie au travail (du 15 au 19 juin). Cette enquête a été réalisée en ligne du 23 mars au 1er avril 2015 auprès de 1 000 individus représentatifs des salariés actifs en France âgés de 18 ans et plus.
(2) Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact) et 26 associations régionales pour l'amélioration des conditions de travail (Aract).