Sourcing digital : quid de l'utilisation des plateformes?
Publié par Camille George le | Mis à jour le
Quels sont les avantages et inconvénients des plateformes dans le sourcing de prestataires et la quête de compétences spécifiques? Elles peuvent être précieuses, à condition "d'une intervention humaine pour respecter vos règles d'achats et comprendre le besoin exprimé par les opérationnels."
Dans la jungle des prestataires, le sourcing est un véritable casse-tête. Surtout lorsqu'on cherche des compétences rares ou très spécifiques. Les directions achats doivent faire face à plusieurs phénomènes : l'atomisation du marché des ESN (entreprises du secteur numérique) dont le taux de turn-over annuel atteint 25%, qui oblige les services achats à faire du sourcing en permanence pour maintenir leurs bases à jour; la vague de freelancing qui depuis deux ans inonde le marché du digital et contraint les entreprises à s'organiser en interne pour accueillir ces nouveaux travailleurs, mais aussi la démultiplication des technologies et des expertises qui créent un vrai labyrinthe des compétences encore complexifié par la rapidité de rotation des talents. "Il faut savoir que les meilleurs experts restent en moyenne 3 à 7 jours sur le marché. Or trouver le bon, et disponible, devient crucial", a indiqué Frédéric Doumenc, fondateur d'Opteamis, lors d'un débat du Club des acheteurs le 15 juin dernier, sur le thème du sourcing digital.
En cela la technologie peut être une aide précieuse. Implémenter un outil pour massifier les achats auprès des grosses ESN permet de limiter le nombre de prestataires à gérer et, donc, se doter d'un un meilleur pilotage. Mais "il s'agit d'achat de personnes donc attention à maintenir la qualité des ressources et gare à la sous-traitance en cascade qui engendrerait un surcoût lié à l'empilage des marges", prévient Frédéric Doumenc. "Si vous contractez un projet d'1M€ avec une ESN non structurée cela vous en coûtera au final 2 ou 3 M€", renchérit Philippe Olivier de Freelance.com. L'utilisation d'une plateforme est donc un must à condition qu'elle soit couplée à un service. "Il faut bien faire la différence entre un simple outil et un vrai prestataire de service digital, souligne encore Philippe Olivier. L'expérience utilisateur s'évalue mal digitalement, c'est pourquoi il est important d'avoir une intervention humaine pour respecter vos règles d'achats et comprendre le besoin exprimé par les opérationnels."
Une initiative à suivre de près
Goodwease est une application d'intermédiation pour une mise en relation client/fournisseur la plus adéquate possible. Elle fonctionne avec un algorithme de matching donc par affinité comme un "Meetic professionnel" et permet de trouver le fournisseur le plus à même de répondre au besoin exprimé. Limitant ainsi l'échec sur projet. Mais parce que la difficulté du sourcing digital tient en l'expression du besoin mal formalisé, Stéphane Carmona et Stéphane Béringuel, fondateurs de Goodwease, travaillent à la construction d'un moteur d'analyse sémantique qui donnerait une vision à 360° des forces et faiblesses de chacun.
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