Le secteur du paysage en berne en 2011
Publié par Marie-Amélie Fenoll le
Si les entreprises du paysage sont plus nombreuses, le chiffre d'affaires global du secteur stagne. Tel est le constat émis par l'Unep au regard des résultats de l'année 2010.
«Notre secteur continue de susciter des vocations, mais il n’est pas épargné par la crise», a expliqué en préambule, Emmanuel Mony, président de l’Unep (les entreprises du paysage), lors de la présentation des chiffres-clés 2011 du secteur du paysage ce mardi
20 septembre. Selon l'organisation professionnelle des entreprises de la création et de l'entretien des espaces verts, si les entreprises du paysage sont plus nombreuses, le chiffre d’affaires global du secteur stagne. En conséquence, le secteur a tendance à s’appauvrir.
+ 32 % d'entreprises du paysage
Entre 2008 et 2010, le nombre d’entreprises est passé de 20000 à 26500 (+ 32%), et le secteur accueille aujourd’hui 85000 actifs, soit
5000 de plus qu’il y a 2 ans. Cette augmentation du nombre de professionnels s’explique notamment par la création de très petites entreprises. En effet, les structures sans salarié représentent aujourd’hui 61% des entreprises du secteur, quand elles n’étaient que 53% en 2008. Le secteur des services à la personne spécialisés dans les petits travaux de jardinage a explosé et représente aujourd’hui 25% du secteur.
Cependant, le chiffre d’affaires de la profession s’élève à 4,97 milliards d’euros en 2010, soit un montant identique à celui de 2008. Cette stabilisation traduit une relative paupérisation de la profession, et les difficultés rencontrées par les entreprises ces deux dernières années en raison des aléas climatiques et de la crise économique. Le chiffre d’affaires moyen par actif tombe à 59 400 €, soit une baisse de - 7 % par rapport à 2008.
Des marchés publics en baisse
Le marché des particuliers est en hausse continue et atteint désormais 2 milliards d’euros, soit 42% du chiffre d’affaires. Il vient contrebalancer la baisse des commandes publiques sur l’année 2010 par rapport à 2008. Si le chiffre d’affaires est passé de 40% à 42% pour les particuliers, il a chuté de 32 % à 30 % pour les marchés publics (État, collectivités territoriales) et stagne à 27 % pour les entreprises (dont immobilier). «La baisse de la part des marchés publics dans le chiffre d’affaires s’explique d’une part par la crise et la baisse des budgets des collectivités mais également par les cycles des élections municipales», explique Marc Loiseleur, vice-président de l’Unep. En d’autres termes, les élus disposent de peu de temps entre leurs différents mandats pour mettre en place de vraies politiques vertes au sein des villes.
Le recyclage et la valorisation des déchets verts ou la récupération du méthane des composts pour produire de l’énergie ont été des pistes évoquées pour redonner un nouveau souffle au secteur. Néanmoins, si la méthanisation existe en Allemagne depuis environ 4 ans, «il faudrait attendre de 3 à 5 ans pour que cela soit effectif en France», tient à préciser Emmanuel Mony, président de l’Unep.
De nombreux projets sont en cours car «dans l'idéal, tout citoyen devrait pouvoir habiter à moins de 300 mètres d’un espace vert comme à Stockholm*», conclut le président de l’Unep.
*Élue capitale verte en 210 par la Commission européenne, près de 95% de ses habitants vivent à moins de 300 mètres d’un espace vert. Le prix 2011 a été remis à la ville d' Hambourg.