Mutuelles : quand les mairies négocient pour leurs administrés
Publié par Floriane Salgues le - mis à jour à
La ville de Caumont-sur-Durance, dans le Vaucluse, a été la première à négocier un contrat de complémentaire santé collective pour ses administrés. Depuis, la mairie a fait des émules : 23 communes lui ont emboîté le pas. Leur action, louable, est-elle pour autant légitime ?
3,5 millions de personnes ne disposent pas de complémentaires de santé et beaucoup de mutuelles baissent leurs niveaux de garantie : que les mairies se saisissent du problème répond à une mission sanitaire", répond Renaud Berezowski, président de l'association Actiom (Actions de Mutualisation pour le pouvoir d'achat) à l'origine de l'offre "Ma Commune, Ma Santé", mise en oeuvre pour les maires ayant fait de la mutuelle une de leurs promesses de campagne aux élections municipales de mars 2014.
Pionnière, la petite commune de Caumont-sur-Durance, dans le Vaucluse, a marqué les esprits en 2013 en mettant à disposition de ses 4 600 habitants, et des entreprises de la ville, la première mutuelle communale. Le principe : une complémentaire santé collective à prix unique, 47 euros par mois, négociée par la mairie auprès de la Mutuelle générale d'Avignon, au nom des 265 foyers volontaires de la localité. Objectif : mutualiser les moyens pour réduire les coûts, une technique bien connue des centrales d'achats. Véronique Debue, adjointe déléguée aux Affaires sociales de Caumont-sur-Durance, et vice-présidente du centre communal d'action sociale (CCAS), a porté le projet afin que les administrés - seniors, jeunes ou sans emplois - ne disposant pas de mutuelles d'entreprises ou d'une mauvaise couverture santé, ne renoncent pas à se soigner.
Ainsi, un comité de pilotage - comprenant deux membres du CCAS, un dentiste, un pharmacien, un prothésiste auditif, un kinésithérapeute, une infirmière libérale, une secrétaire médicale, un cadre de l'industrie retraité, un retraité de l'éducation nationale, un étudiant en commerce, un journaliste, une avocate, le directeur des services de la mairie - a été chargé d'examiner les tarifs et prestations de douze mutuelles.