Voyage d'affaires : des mutations toujours plus affirmées
Publié par Mathieu Neu le - mis à jour à
American Express Global Business Travel a fait connaître début avril les conclusions de son baromètre 2017 du voyage d'affaires. Les entreprises européennes interrogées confirment certaines tendances apparues au cours des dernières années et révèlent quelques surprises.
L 'année 2015 avait été synonyme de basculement dans un domaine essentiel du tourisme d'affaires, comme le soulignait le baromètre 2016 d'American Express Global Business Travel. Pour la première fois, la sécurité s'était hissée en tête des préoccupations des entreprises, alors même que les interviews de l'étude avaient été réalisées avant les attentats de Paris de novembre 2015. " Trois semaines après ces événements tragiques, on a constaté un retour à l'activité normale en matière de déplacements professionnels ", indique Guillaume Col, Directeur Général France, BeNeLux et Europe du Sud de GBT. Pour autant, les inquiétudes semblent s'être profondément ancrées dans le temps.
La sécurité, critère n°1
L'édition 2017 du baromètre révèle que la sécurité est toujours le critère principal. 64 % des entreprises ont ainsi mis en place des dispositifs dans ce domaine, contre 59 % dans les résultats de 2015. Les initiatives concernent principalement la communication à tout moment avec les collaborateurs. 89 % ont entamé des projets sur ce plan, alors qu'ils n'étaient que 24 % en 2015. " La tendance est clairement à l'extension du taux d'équipements en la matière ", confirme Guillaume Col.
La croissance globale des dépenses voyages est restée modeste en 2016, avec une moyenne de 1 %. Mais les prévisions des entreprises atteignent 2,5 % pour l'année 2017. En termes de dépenses, on constate une baisse légère dans les transports aériens avec 39 % des dépenses totales, contre 42 % en 2015, ainsi que dans l'hôtellerie (23 % au lieu de 26 % pour l'année précédente). On note, par ailleurs, un intérêt croissant pour le TCO. 66 % des entreprises déclarent ainsi calculer le coût complet d'un voyage. Un chiffre en hausse de 7 % par rapport à 2015.
L'économie collaborative
suscite la méfiance
Parmi les objectifs affichés, le recours aux acteurs de l'économie collaborative est peu mentionné, seulement dans 25 % des cas. Les réticences ont même tendance à augmenter. 38 % des entreprises n'envisagent pas d'y recourir, contre 32 % en 2015. Les raisons évoquées sont avant tout la sécurité des collaborateurs, dans 58 % des cas, puis le problème de l'intégration des données dans les outils de gestion (38 %). "Pourtant, les voyageurs demandent aux entreprises une utilisation fluidifiée qui passe par les offres collaboratives. Il importe de réconcilier les besoins des entreprises et des voyageurs. Les contenus technologiques pour régler ces questions existent désormais, mais ils sont peu utilisés. Un travail d'éducation et d'accompagnement doit être mené pour intégrer ces offres innovantes, souligne Guillaume Col. Nous menons pour cela un travail visant à mieux connaître les clients, afin de leur apporter des réponses plus adaptées à leur profil."
L'utilisation simultanée de plusieurs canaux pour gérer les déplacements est une attente forte de la part des entreprises. 89 % estiment que l'appareil mobile est une complémentarité et non un substitut aux autres modes de communication, faisant ainsi de l'omnicanalité un critère essentiel pour les agences de voyages. Par souci de simplification des activités, 64 % des sociétés préfèrent disposer d'un fournisseur unique intégrant tous les autres prestataires.