GBTA : du travel manager au data manager
Publié par Jérôme Pouponnot le | Mis à jour le
A l'occasion de la conférence du 17 octobre 2013, GBTA France a souhaité faire le point sur l'évolution de la fonction de travel manager. Peut-on aujourd'hui parler de data manager pour les acheteurs dans le voyage ? Éléments de réponse.
Une conférence rythmée par trois temps forts. En préambule des deux débats phares de la matinée, GBTA a mené une petite étude en collaboration avec Areka Consulting pour en savoir un peu plus sur le profil de travel manager. A la question "qui êtes-vous", près de la moitié des 33 personnes ayant répondu, sont à la fois acheteurs de voyages d'affaires et travel manager. Pour une petite majorité, le monde est devenu le périmètre géographique couvert, et le budget consacré aux voyages d'affaires est estimé entre 10 et 50 millions d'euros. En matière de performance/maturité 30% des répondants ont donné une note de 8 sur 10. Les fonctions achat de voyage d'affaires et travel management sont confiées pour 46% à une seule et même personne, sachant que la fonction est rattachée au département achats pour 46% également. Enfin, la dernière question est particulièrement intéressante puisqu'elle fait le lien avec le thème de la matinée : parmi les compétences requises pour le poste de travel manager, 79% des personnes interrogées estiment que la manipulation des donnée chiffrées est déjà primordiale et va continuer à croître à l'avenir.
Un premier débat centré sur l'évolution du poste travel manager
Le constat est frappant : l'univers du voyage manque de données fiable. " Il faudrait enrichir les données pour les rendre exploitable ", annonce Nicolas Daude-Lagrave, Senior Manager, Promotional Policy and Social Media, chez Amazon. Le site en ligne américain référence plusieurs millions de produits IT, équivalent à 3 hypermarchés de type Carrefour. " Nous avons créé un hyper catalogue avec les fournisseurs, avec une automatisation poussée de l'acte d'achat ", poursuit Nicolas Daude-Lagrave.
Ainsi, à la question, " est-on capable d'utiliser le big data en temps réel ", Amazon répond positivement, mais dans l'univers du voyage " le big data tend à effrayer les acheteurs ", souligne Jean-Michel Kadaner, l'animateur et Dg de Key Coporate Solutions. Pourtant, tous les acteurs présents sont unanimes : les acheteurs métiers deviennent acheteurs de données et les travel managers doivent s'adapter pour gérer des données en grande quantité. " Il est nécessaire aujourd'hui d'avoir un minimum de compétences en analytique ou bien d'avoir recours à des data miners (statisticiens) pour aider les acheteurs ", reconnait Eric Gueillers, Dg de My Things. Pour Stéphane de La Forcade, Dg chez Hcorpo, " Il faut arriver à simplifier cette masse de données en identifiant ce que l'on doit exclure ".
Etat de l'art et évolution du besoin des travel managers
" Nous devons faire face à un phénomène de fragmentation des données dont la source est multiple : agences de voyages, prestataires, notes de frais, etc. ", annonce Géraldine Tilquin, consultante achats indirects chez United Biscuits. L'objectif est de pouvoir tout rassembler pour rendre ces données exploitables, sans pour autant dégrader les autres maillons de la chaine services métiers. Pour la Société Générale, et grâce à l'impulsion donnée par sa direction financière, des profils de consommation ont été créés, " ce qui nous aide à obtenir des données fiables vis-à-vis de nos fournisseurs, même si l'hétérogénéité des données reste un souci constant ", précise Sabrina Alcabas, responsable achats mobilité et voyage à la Société Générale. En réalité, l'univers du voyage est confronté à un souci majeur : les données sont souvent modifiées et manquent de précision. Avec la valeur grandissante des solutions d'analyse sur le big data, les acheteurs du voyage peuvent espérer des outils capables d'agréger les données pour les fiabiliser. " Nous sommes impatients de voir apparaître l'Amazon du voyage ", conclut avec une pointe d'humour Jean-Michel Kadaner.