Feux d'artifices : la sécurité avant tout !
Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le
Le 14 juillet est synonyme de réjouissances populaires et de feux d'artifices dans les villes. Pour garantir un spectacle de qualité, les collectivités doivent faire face à un cahier des charges bien précis, axé sur la sécurité des résidants et des vacanciers. Revue de détails.
Pour 35 minutes de spectacle, près de cinq mois de travail, plus de 500 kg de matière active et environ 15 000 fusées gérés par une équipe artistique et technique de plus de 60 personnes ont été nécessaires. Voici en quelques chiffres ce qu'a représenté le spectacle pyrotechnique " Espace " organisé par Defacto, l'établissement public de gestion, d'animation et de promotion de La Défense et mis en scène par l'agence Les Petits Français en 2013. Pour réaliser de tels spectacles de pyrotechnie, les collectivités doivent s'assurer du strict respect des normes de sécurité et de la rédaction d'un cahier des charges bien précis, au minimum six mois avant la programmation des réjouissances. Des sociétés spécialisées dans la pyrotechnie comme Ruggieri, les Magiciens du feu, Grand Final ou Groupe F proposent des spectacles clés en main, tout en étant aussi capables de s'adapter à la demande du client.
Un budget de milliers d'euros
" Nous proposons des spectacles sur-mesure à partir de 3 000 euros TTC ", explique Jean-Baptiste Ducos, directeur commercial des Magiciens du Feu et ancien artificier professionnel. " Nous imaginons de nouvelles gammes de couleurs pour les feux d'artifices avec des teintes comme citron vert ou anis. " " Nous nous inspirons de l'histoire de chaque ville pour échafauder un scénario ", précise de son côté Éric Binard, directeur administratif du Groupe F, qui a organisé les festivités pour Dunkerque 2013 - capitale régionale de la culture. La société les Magiciens du Feu a déjà à son actif des feux d'artifices pour les villes de Pontoise, Troyes, Marseille ou encore sur le parcours de la flamme olympique lors des jeux d'Albertville en 1992. Si le coût moyen d'un feu d'artifice est d'environ 5000 euros, il peut monter à plusieurs dizaines de milliers d'euros, voire plusieurs centaines de milliers d'euros. C'est le cas du feu d'artifice de Paris, dont le spectacle pyrotechnique est réputé dans le monde entier et dont le prix est estimé à 500 000 euros.
Un cahier des charges très technique
Pour cerner au mieux le côté technique du cahier des charges, l'acheteur doit être vigilant sur " les calibres utilisés et le nombre de projectiles ", insiste Jean-Baptiste Ducos des Magiciens du Feu. Ainsi, les propositions de prestataires peuvent être très variables. Et les artificiers peuvent avoir tendance à gonfler les prix en fonction du poids de la matière active. Or, le poids de matière active diffère du nombre de projectiles et n'assure en aucun cas un spectacle plus grandiose avec des fusées qui explosent de manière plus sonore ou démonstrative. À titre d'exemple, la ville de Dunkerque [cf. encadré] a fait l'expérience de devis extrêmement variés. Un prestataire proposait 32 000 bombes ou projectiles pour 1600 kg de matière active, tandis qu'une autre allait jusqu'à proposer 35 000 bombes avec 600 kg de matière active. Côté sécurité, il convient de s'assurer que le prestataire bénéficie d'une certification de qualification artificier C4T2. Une garantie indispensable du professionnalisme de l'artificier. Par ailleurs, pour un feu d'artifice contenant au moins un produit K4 ou plus de 35 kg de matière active, soit la grande majorité des feux d'artifices des collectivités, la ville a la responsabilité de déclarer l'événement au moins 15 jours avant à la préfecture du département et d'avertir les pompiers de la date et du lieu du tir. Le montant du déplacement d'un véhicule de secours peut être évalué de 500 à 700 euros. Mais il n'est en aucun cas obligatoire. Si la mairie a la responsabilité du site, du public et donc l'obligation de respecter les différentes distances de sécurité vis-à-vis des habitations, la société de pyrotechnie a la responsabilité d'annuler ou non le spectacle en fonction des conditions météorologiques.