Directive européenne sur le devoir de vigilance : un défi majeur pour les entreprises européennes
Publié par Magdalena Saczawa le | Mis à jour le
La récente directive européenne sur le devoir de vigilance suscite des interrogations et des défis pour les entreprises opérant sur le marché européen. En mettant l'accent sur la transparence, le respect des droits humains et la protection de l'environnement, cette directive promet de remodeler les pratiques commerciales et les chaînes d'approvisionnement. Décryptage.
L'application de la directive européenne soulève des préoccupations quant à son impact sur la compétitivité du marché européen. Malgré ces craintes, la directive pourrait promouvoir une concurrence plus équitable tout en garantissant le respect des droits humains et de l'environnement. Les entreprises devront s'adapter à cette nouvelle réglementation en intégrant les principes de responsabilité sociale des entreprises (RSE) dans leur stratégie commerciale.
Des coûts supplémentaires inévitables ?
Les entreprises sont partagées et redoutent d'une part des coûts supplémentaires liés à la mise en oeuvre de la directive. D'autre part, les entreprises estiment que ces dépenses sont nécessaires pour garantir la conformité et la transparence. Les entreprises doivent donc envisager des investissements dans l'accès aux informations, à la formation du personnel et à la collaboration avec des cabinets de conseil pour minimiser les coûts tout en respectant la directive.
"Les entreprises anticipent un coût pour la mise en place de cette directive mais il ne s'agit pas de la préoccupation principale dans cette application. Un autre coût, intrinsèque, est nécessaire pour la compréhension de ce devoir de vigilance avec la formation des acheteurs et ceux qui interviennent sur cette chaîne de valeur", indique Jean-Pierre Masson, Principal chez Inverto.
Prochain prérequis, la transparence des chaînes d'approvionnements
La transparence devient un élément crucial dans le paysage des supply chains des entreprises européennes. Avec la nécessité de rapporter sur les tiers 1, 2, voire 3 de la chaîne de valeur, les entreprises doivent s'efforcer d'assurer une visibilité complète de leurs pratiques commerciales.
"La transparence est un prérequis pour la bonne application de ce devoir de vigilance. Toutes les entreprises seront concernées car les tiers 1,2,3 ou n qui ne sont pas directement assujettis à la CSDD devront néanmoins répondre à leurs donneurs d'ordre et leur fournir cette transparence. Cela permettra aux directions achats d'intégrer ces informations dans leurs critères de choix", souligne Jean-Pierre Masson. Cette transparence favorisera une prise de décision plus éclairée et renforcera la confiance des parties prenantes.
Droit de vigilance, devoir d'anticipation
Face à cette nouvelle directive, les entreprises sont encouragées à adopter une approche proactive dans l'intégration des principes de responsabilité sociale des entreprises dans leur stratégie. "Nous devons encore attendre le vote au parlement au mois d'avril et ensuite l'application dans chaque pays. En effet, la régulation reste le principal moteur pour les entreprises, mais pas seulement nous avons aussi les investisseurs, les consommateurs et même les ONG qui surveillent à ce que les entreprises respectent au maximum cette obligation. indique Jean-Pierre Masson. En prenant des mesures dès maintenant, les entreprises peuvent non seulement se conformer aux nouvelles réglementations, mais aussi renforcer leur positionnement sur le marché européen. "Les entreprises doivent se saisir de cette règlementation et anticiper son application", conclut le Principal chez Inverto.