Simplifier et innover pour améliorer la compétitivité des entreprises
Publié par Geoffroy Framery le - mis à jour à
Tour de table entre un innovateur, une dirigeante et femme politique, ainsi que le président d'une centrale d'achats qui mettent en exergue des pistes concrètes pour simplifier la collaboration et l'innovation pour une meilleure compétitivité.
Table ronde organisée par le MEDEF sur la simplification et l'innovation. L'objectif de l'événemenement ? Soulever les défis et envisager le champ des possible en termes de solutions pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises. Un tour de table composé d'Anne Lauvergeon, ici présidente de la commission gouvernementale Innovation 2030, Julia Maris, VP ESG chez ENGIE, Edward Jossin et David Vissière, président de Sysnav. Digest des principaux enseignements de cet échange, à destination des professionnels des achats.
Simplification législative : un enjeu crucial
Anne Lauvergeon, co-présidente de la Commission Simplification et Réforme du MEDEF, a souligné la complexité croissante des textes législatifs, en France comme en Europe. Depuis les années 60, l'inflation législative a mené à un environnement juridique lourd et peu propice aux entreprises. Un exemple marquant : le fardeau réglementaire imposé par des directives telles que la CSRD, qui demandent jusqu'à 1 178 points de reporting pour les entreprises.
Propositions clés :
Commande publique : un levier pour l'innovation
Édward Jossa, PDG de l'UGAP, a mis en lumière les difficultés des entreprises innovantes à accéder à la commande publique. Bien que la commande publique représente une opportunité pour de nombreuses entreprises, sa complexité dissuade les PME et startups de répondre aux appels d'offres.
Points saillants :
- Accès simplifié : Des ajustements comme le relèvement des seuils ou la réduction des démarches administratives sont proposés pour favoriser l'accès des petites structures.
- Formation des acheteurs publics : Mieux former les acheteurs à identifier et valoriser les innovations dans les offres.
- Meilleure gestion des sous-traitants : Fluidifier la relation entre titulaires de marché et sous-traitants pour garantir l'efficacité des projets.
Intégrer durabilité et rentabilité
Julia Maris, vice-présidente ESG d'Engie, a partagé des exemples concrets d'intégration des objectifs de durabilité dans les processus internes. Engie a réduit la complexité en alignant ses objectifs environnementaux avec ses impératifs économiques. Par exemple, les émissions de CO2 sont désormais intégrées dans les projections financières.
Stratégies adoptées :
R&D et innovation : le rôle de la stabilité
David Vissière, CEO de SySnav, considéré par le MIT en 2014, comme l'une des 10 personnes les plus innovantes de moins de 35 ans, a souligné l'importance des dispositifs fiscaux tels que le CIR pour encourager les investissements en recherche et développement. Toutefois, il a insisté sur la nécessité de stabilité et de cohérence dans les dispositifs.
Recommandations :
Cette table ronde a souligné une évidence : pour libérer le potentiel des entreprises, il faut simplifier les processus et réformer les cadres législatifs. Une collaboration renforcée entre l'État, les entreprises et les acteurs publics est essentielle pour bâtir un environnement propice à l'innovation et à la compétitivité. Les professionnels des achats ont un rôle clé à jouer en facilitant l'accès à la commande publique et en valorisant les solutions innovantes.