Pour gérer vos consentements :

Un super-cycle des matières premières...mais remis à plus tard

Publié par Geoffroy Framery le | Mis à jour le

Au programme, une mauvaise nouvelle pour le segment des métaux industriels, une semaine contrastée sur le marché de l'énergie, et la dégringolade des cours des céréales. Analyse par Olivier Lechevallier, cofondateur de Defthedge.

Qu'observe-t-on sur les marchés financiers ?



Sur le plan économique, nous avons une mauvaise nouvelle pour le segment des métaux industriels. Les ventes de pelles pour la construction en Chine ont chuté de 41,2% en février dernier sur un an selon l'Association de l'industrie des machines de construction. C'est une statistique anecdotique, mais très révélatrice de l'état du pays et de son économie. Ceux qui comptent sur une reprise chinoise massive vont être déçus.

Nous sommes face à une situation contrastée sur l'énergie. Pour la deuxième consécutive, les spéculateurs étaient à l'achat sur le WTI et à la vente sur le Brent. Il s'agit essentiellement de positionnements spéculatifs en fonction des niveaux techniques. Les fondamentaux du marché plaident toujours pour une stabilisation des prix.

Enfin, au niveau des céréales, l'accalmie fut de courte durée. Les investisseurs se sont de nouveau positionnés à la vente. Le soja affiche la plus forte baisse, suivi par le maïs et le blé. Au niveau du blé, les positions vendeuses sur le marché sont à un niveau record. Nous n'anticipons pas de retournement de tendance dans l'immédiat.




Quelles conséquences pour les entreprises ?



Le secteur de l'extraction minière devrait encore être à la traîne. Certains analystes espèrent un renversement de tendance. Nous ne voyons pas ce qui le permettrait. Tant que l'économie chinoise est moribonde, les métaux et les principales entreprises du secteur vont souffrir. Il suffit de voir ce qui se passe sur le nickel. La Chine exporte sa déflation via les matières premières, ce qui induit une forte chute du prix du nickel. On observe un phénomène similaire sur le cuivre, également. Nous ne contestons pas la thèse d'un super-cycle des matières premières. Mais il est certainement décalé dans le temps en raison du ralentissement structurel de la Chine et du retard pris dans l'électrification. Dans la plupart des pays, l'électrification ne représente que 20% à 30% de l'approvisionnement en énergie.


Quels sont, selon vous, les points de vigilance à surveiller ?

Plusieurs banques centrales de premier plan se réunissent la semaine prochaine, dont la Réserve Fédérale. Personne n'anticipe un mouvement au niveau des taux. Mais ce serait bien d'avoir plus d'éléments confirmant que le cycle de baisse des taux va commencer en juin prochain. Cela influence le taux de change du dollar américain et, par ricochet, celui des matières premières.