Mission affacturage et geo-procurement
Publié par Aude Guesnon le | Mis à jour le
"Quelles sont les grandes questions que doivent se poser les manageurs achats face à la crise sanitaire Covid-19 ?" se sont demandés le CNA Nouvelle Aquitaine et By.O qui ont tenté d'apporter des réponses lors d'un webinar proposé ce mercredi.
En trois grands coups de pinceaux, Marc Debets, président de By.O, a peint la feuille de route actuelle des décideurs achats, appelés sur tous les fronts: gérer la crise en cours; préparer la sortie de crise et réfléchir aux changements structurels à apporter à leurs stratégies achats. Un marathon. Et pour aider les coureurs sur leur long itinéraire, By.O a tenté d'alimenter la réflexion lors d'un webinar organisé le 22 avril sur le thème "Quelles sont les grandes questions que doivent se poser les manageurs achats face à la crise sanitaire Covid-19 ?"
Deux préconisations majeures ont été faites dans le cadre de cette rencontre: Faire appel à l'affacturage inversé collaboratif pour aider ses fournisseurs et mieux piloter le cash ET réfléchir à la façon de relocaliser ses achats sur le moyen et long terme.
Aux "entreprises qui doivent préserver la trésorerie de leur entreprise sans tuer leurs fournisseurs", l'équipe Buy.O conseille donc l'affacturage inversé collaboratif. Il s'agit alors d'introduire un tiers financeur pour payer les fournisseurs et générer du cash pour l'entreprise. "Pour une entreprise dont le volume d'achats représente 600 millions d'euros, par exemple, nous avons calculé que l'affacturage inversé collaboratif permet de générer du cash à hauteur de 20 à 30 millions pour les fournisseurs et, pour l'entreprise, d'aller chercher jusqu'à 100 millions d'euros de trésorerie". Et de conseiller, plus que les banques, qui sont sélectives quant aux fournisseurs qu'elles acceptent dans le dispositif, de s'adresser à des fintech pour mettre en place ce dispositif qui ne s'appuient, elles, que sur la solidité du donneur d'ordre.
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En outre, l'équipe By.O incite vivement les directions achats qui vont devoir demain, encore plus que précédemment, piloter la dépense, voire la freiner, de ne pas sortir la massue du cost killing au risque de tuer l'écosystème, mais plutôt de réfléchir, avec leurs fournisseurs, à "comment activer, ensemble, de nouveaux leviers de performance".
On le sait, le CNA s'est engagé, avec PwC en faveur de la relocalisation des activités de production en France et en Europe. Il fut également ici question de ce sujet mais plus que de parler de relocalisation, Vincent Goudet préfère envisager le "geo procurement". Une stratégie qui consistera à développer des filières achats dans les différentes zones de consommation. "Il faut être capables d'avoir plusieurs fournisseurs, plusieurs chaînes logistiques dans plusieurs zones". Il est nécessaire, considère-t-il, de "remettre en cause le levier de la massification, du single sourcing et de rendre ses achats le plus local possible." "Nous devons bâtir un écosystème en local", a martelé Luc Nicaudie, président du CNA Nouvelle Aquitaine, directeur achats de Sabena Technics. Il faudra alors "généraliser le muti-sourcing et activer les leviers avancés d'achat, tels le design to cost", a commenté Vincent Goudet.
Dans la même logique, il s'agira de favoriser l'économie circulaire et de ne pas délaisser ses engagements environnementaux et sociétaux. La RSE "doit devenir un élément fondamental de la stratégie achats".
- Pour faire un bon audit de la situation et apporter les bonnes solutions achats, il faut en amont bien"situer les enjeux de son organisation ou des différentes BU puis identifier les impacts de la crise sur sa structure". Pour faire cet audit, By.O propose un outil que voici:
- Pour gérer la crise, en dehors du sujet de l'aide à apporter aux fournisseurs (voir ci-dessus) Vincent Goudet considère deux grands éléments que sont: se rapprocher des appros: "il faut savoir repositionner les achats auprès de la cellule approvisionnement pour permettre une étroite collaboration et faire face ensemble aux difficultés d'approvisionnement et aux difficultés de transport" mais aussi avoir une communication transparente, "en interne, auprès de la DG, et en externe, auprès des partenaires extérieurs pour donner un maximum de transparence à notre écosystème". Enfin, il convient, en tant que manager, "de faire preuve d'empathie à l'égard de son équipe à qui il faut apporter soutien moral et matériel, si nécessaire, car c'est ensemble qu'on en sortira le plus indemne possible".