Délais de paiement : il faut travailler les litiges sur facture
Publié par Camille George le - mis à jour à
Les retards de paiement n'ont jamais été aussi bas en France. Il n'en reste pas moins un long chemin à parcourir puisqu'ils sont encore à l'origine d'une défaillance d'entreprise sur trois. Le problème? Le nombre de litiges et des situations de blocage dans les SI achats.
Le respect des délais de paiement n'est plus un tabou. Au contraire, favorisée par les différentes actions de l'Etat, la prise de conscience quant à l'impact des retards de paiement sur la compétitivité des entreprises est générale. Preuve en est s'il en faut, cette année la CPME et le Medef se sont associés aux Prix des Délais de Paiement. Le Medef a même accueilli la 5e édition des Assises des délais de paiement qui se sont déroulées jeudi dernier au siège de l'organisation. Pour Jeanne-Marie Prost, présidente de l'Observatoire des délais de paiement c'est "un symbole fort et un signal très positif de l'évolution des mentalités sur le sujet." La situation s'améliore donc avec des retards de paiement qui n'ont jamais été aussi bas en France à 10,6 jours en moyenne. Pour autant ce n'est pas le moment de faiblir. "Attention, prévient Pierre Pelouzet, Médiateur des Entreprises, nous vivons un changement de culture et c'est justement parce que cela va mieux qu'il faut poursuivre les efforts."
Malgré tout la dynamique impressionne : "Depuis la Loi de Modernisation de l'Economie (LME) en 2008, on a gagné un jour par an en matière de retard avec un délais moyen de règlement des fournisseurs à 51 jours actuellement. Bien sûr s'il fallait attendre 20 ans pour atteindre le délais de 30 jours imposé par la loi cela ne serait pas jouable. Néanmoins, les entreprises qui se sont astreintes à agir sur leurs délais de paiement ont toutes progressé et leurs partenaires avec", indique Thierry Millon, directeur des études chez Altares, en charge du baromètre annuel de l'Observatoire des délais de paiement.
Litiges sur facture, la bête noire des PME
Le point de blocage reste le nombre de litiges sur factures et le temps de résolution de ces derniers. En effet, "pas moins d'1/4 des médiations concerne des retards de paiement mais bien souvent ce n'est pas un fait exprès, c'est du à un blocage de la facture dans le système d'information du client, indique Pierre Pelouzet. Il est temps de s'interroger sur la cause de ces blocages!" Les résultats du 3e baromètre Médiateur des Entreprises / Sidetrade montre que toujours une facture sur sept reste bloquée. Aucune amélioration de ce côté donc. En revanche, le délais de résolution de ces litiges a sensiblement diminué passant de 51 à 47 jours. "Cela reste très long. Il est nécessaire que les systèmes de contrôle des factures soient de vrais systèmes de contrôle et non pas des systèmes de blocage", insiste le médiateur des entreprises.