[Billet d'humour] Parle à ma main
Publié par Firmin de Montalembert le - mis à jour à
C'est là tout le sujet qui devrait nous préoccuper : à force d'e-procurement, de chatbots, de P2P, de RPA et d'autres artefacts, nous adressons bien les processus et les outils mais pas toujours les business models achats...
Quand j'étais petit, on me disait de ne pas montrer les choses du doigt, car c'était très impoli !
C'était sans compter sur nos collègues anglo-saxons qui, depuis, ont généralisé la terminologie "digitalisation"... Pas pour prendre nos empreintes digitales (mais non), mais plutôt pour parler de numérisation. Car, comme tout un chacun sait, l'utilisation du terme "digital" (du latin digitum, le doigt) est indue, puisque provenant du succès dans les années 80 des afficheurs à 7 segments (digits en anglais). Tout cela pour dire, ô jeune acheteur, que quand tu parles hors du travail de digitalisation à une personne du sexe rencontrée dans un café (et non initiée aux achats s'entend), prends bien garde à ce qu'elle pourrait comprendre !
Mais revenons à nos moutons : la digitalisation des achats tient autant de la Boîte de Pandore que de l'auberge espagnole. Looking at the big picture, comme disent nos grands gourous bondissants, il s'agit bien d'une conjonction de transformations simultanées du business model, des processus et des outils, pour devenir plus agile dans un monde où l'information tend à devenir instantanée grâce à un data mining et à un web crawling effrénés, y compris et surtout à cause des clients-finaux-qui-ne-font-rien-que-de-surfer-sur-le-web-depuis-leur-canapé. Et c'est là tout le sujet qui devrait nous préoccuper : à force d'e-procurement, de chatbots, de P2P, de RPA et d'autres artefacts, nous adressons bien les processus et les outils mais pas toujours les business models achats. George Westerman, professeur au MIT, l'a résumé en une phrase : "when digital transformation is done right, it's like a caterpillar turning into a butterfly, but when done wrong, all what you have is a really fast caterpillar".
Alors, toute la question est là: à force de nous focaliser sur les outils et les processus achats, allons-nous devenir des chenilles super rapides, ou de beaux papillons ? A quoi bon nous acharner sur des MDM (MDR !), des référentiels de qualification et autres succédanés quand l'enjeu reste l'agilité du business model qui prévaut à l'existence de notre fonction ? "Think big, my friend".
Par Firmin de Montalembert.... un directeur achats Groupe anonyme, qui dissimule généralement son espièglerie sous un masque de grand sérieux
Lire les précédentes chroniques de Firmin:
Les feuilles mortes des contrats se ramassent à la pelle
Décomposez, décomposez, il en restera toujours quelque chose
Ma stratégie est plus grosse que la tienne
La couverture: on préférerait parfois être sous la couette !
Une couverture: c'est pour rassurer, comme les doudous?