Et si le green IT était créateur de valeur ?
Publié par MATHIEU NEU le | Mis à jour le
Plus qu'une nécessité ou une contrainte, l'IT responsable peut être une source d'opportunités à bien des égards. Explications.
Les bonnes pratiques et moyens d'action pour « mettre en oeuvre des consommations IT plus écoresponsables et par la même occasion plus économiques voire créatrices de valeur existent et sont nombreux », assure Stéphane Vanrechem, intervenant et analyste senior chez Forrester lors de l'événement Ready-for-IT qui s'est tenu à Monaco du 23 au 25 mai. Lors de la conférence de clôture consacrée à cette problématique, les constats sur la part de responsabilité de l'IT ont fait l'objet des premiers mots, rappelant notamment que le pire est à venir si les pratiques n'évoluent pas : l'ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) estime les matériels informatiques en croissance de 65 % en 2030 par rapport à 2020, et souligne que les données en circulation seront multipliées par 6 d'ici là, en comparaison des usages d'aujourd'hui.
Des effets néfastes en hausse de 9% chaque année
Si seuls quelques pourcents seulement des émissions de CO2 sont actuellement imputables aux nouvelles technologies, Stéphane Vanrechem, intervenant et analyste senior chez Forrester, rappelle que « le problème est que la croissance de ces effets néfastes est de 9 % par an. »
A l'heure où les développements technologiques sont prolifiques, il convient d'abord d'enseigner des méthodes de codage efficace. Cette notion « d'écocode » qui consiste à écrire le code informatique de la façon la plus directe possible, pour accélérer les compilations et réduire l'utilisation des ressources devrait se populariser rapidement. L'objectif est également de développer uniquement le code qui est vraiment nécessaire, d'exploiter des images plus petites en résolution.
Le rôle clé de la workplace pour diminuer les émissions de CO2
L'e-accessibilité est une autre piste à exploiter, en ajoutant des éléments dans les pages web pour renforcer des couleurs, agrandir la taille des caractères et ainsi répondre aux besoins des personnes en situation de handicaps. « Ce point est souvent sous-estimé dans sa capacité à intégrer de nouveaux prospects », ajoute Stéphane Vanrechem. Il souligne par ailleurs l'importance des pratiques du DevOps, visant à savoir quel niveau de ressources est consommé par les applications, comment celles-ci sont réellement utilisées par les salariés.
« La workplace, outre son efficacité apporté au travail, joue un rôle clé pour diminuer les émissions de CO2 », poursuit-il. « Il est intéressant d'acculturer les équipes dans ce sens, pour faire adopter la workplace en se basant sur son apport en matière d'écoresponsabilité. » Sur un plan matériel, il importe d'opter pour des solutions destinées à allonger la durée de vie des équipements. Ces derniers doivent être réparables, remontables, reconditionnables, d'où l'intérêt de se tourner vers des fournisseurs ou des acteurs spécialisés.
Pour Stéphane Vanrechem, on parvient également par ce biais à mieux attirer les talents : « les jeunes générations en particulier cherchent du sens et veulent intégrer une entreprise qui partage leurs attentes. L'écoresponsabilité est un levier, un critère différenciant à l'heure où les compétences se font rares. »