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Pierre Pelouzet, président de la Cdaf, fait chevalier de l'Ordre national du Mérite

Publié par Emmanuelle Serrano le - mis à jour à

Un homme ému et une communauté professionnelle soudée autour de lui. Voilà l'image de cette cérémonie qui a récompensé le parcours professionnel exemplaire d'un homme et, à travers lui, ce que la fonction achats a sans doute de mieux à apporter à son écosystème.

Le 27 mars, dans les salons de la maison de l'Amérique latine, boulevard Saint-Germain, René Ricol, commissaire général à l’investissement, a remis à Pierre Pelouzet, directeur des achats SNCF et président de la Cdaf (Association des acheteurs de France) les insignes de chevalier de l'Ordre national du Mérite.

Le choix du remettant n'était pas neutre puisque René Ricol, lui-même grand officier dans l’Ordre du Mérite et de la Légion d'honneur, a été médiateur du crédit, fonction qu'il a occupée jusqu'en septembre 2009 avant de céder les rênes à Gérard Rameix.
Des relations entre fournisseurs et grands donneurs d'ordres, il a été maintes fois question au cours de cette cérémonie, que ce soit dans les paroles de René Ricol ou de Pierre Pelouzet entre deux rappels des principaux jalons de sa carrière professionnelle.
Venu pour verser du miel dans les oreilles du patron de la Cdaf, René Ricol n'a pas manqué de fustiger « l'égoïsme des grands groupes français » en rappelant qu'en vertu d'une « solidarité intelligente » – beau concept soit dit en passant – les délais de paiement devraient être maintenus dans une zone confortable au lieu de les laisser dériver (recul de neuf jours !) vers une zone de non-retour où la défaillance des entreprises rôde comme un loup au coin du bois.

Mais passons à un sujet plus réjouissant... Enfant de Marseille, Pierre Pelouzet, dont le grand-père et le père lui ont transmis le gène de l'entreprise, a reçu avec beaucoup d'émotion cette distinction. « Équilibre, respect des personnes, rencontres décisives et enrichissement au contact du monde associatif, voilà des idées fortes qui ont marqué mon parcours tant personnel que professionnel » a-t-il affirmé.

Heureux père de trois enfants dont un jeune Valentin, qui a fièrement apporté à René Ricol le coussin sur lequel reposait l'Ordre national du Mérite décerné à son père, Pierre Pelouzet, une maîtrise en sciences économiques en poche, a su rouler sa bosse à l'international (New York, Pékin) avant de commencer sa carrière dans la division biomédicale du groupe Hitachi. Il a ensuite intégré la filière du pétrole et de la chimie en entrant chez Exxon mobile par la porte des achats marketing avant de déployer une structure achats dans la zone Afrique. À partir de là, les années s'enchaînent de même que les postes à la Nouvelle-Orléans (achats stratégiques, gestion des raffineries du groupe, etc..) à Washington (dépollution, gestion des déchets), puis à Paris (suivi de la division Europe du Sud d'Exxon mobile) où il finit par poser ses valises.

Au fil des années, la RSE devient tout naturellement un cheval de bataille pour ce responsable achats qui prend conscience du poids de l'acheteur et de la richesse d'une relation fournisseurs bien et justement administrée. De 2004 à 2007, il fait un crochet par Cegelec où il est vice-président senior achats et orchestre l'action de 250 acheteurs et approvisionneurs répartis dans 75 pays et un budget de 1,5 milliard d'euros. Un bon échauffement avant de passer au géant SNCF en 2007 avec ces 12 milliards d'euros et ses 700 acheteurs. Août 2006, il prend la tête de la Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (Cdaf). Parmi ses grands chantiers, un lui tient particulièrement à cœur : celui de la rédaction de la charte des bonnes pratiques pour améliorer les relations entre les PME et leurs grands donneurs d’ordres en compagnie, entre autres, de Françoise Odolant et Nicolas Jacquet. Certainement un de ses motifs de fierté les plus forts car le sujet le suit depuis longtemps. « Mon père et mon grand-père étaient entrepreneurs. Mes beaux-parents tenaient une concession de poids lourds et partir à la course aux chèques avec les clients, je les ai vus faire cela souvent », a-t-il déclaré, en forme de boutade en remerciant sa famille et ses proches de leur soutien sans faille.

Lors de son discours de remerciements, le patron des acheteurs de France n'a pas manqué également de rappeler combien il devait aussi aux grands patrons qu'il avait pu croiser jusqu'à présent et qui ont su le challenger dans son travail, que cela soit dans le pétrole ou sur les rails puisque Guillaume Pépy, président de la SNCF, « ce patron charismatique et excellent orateur » selon Pierre Pelouzet, avait pu régler les aiguillages de son agenda professionnel pour assister à la décoration de son directeur des achats.
Après un hommage appuyé au monde associatif, aux parties prenantes et projets en découlant, citons pêle-mêle : la CGPME, le Medef, le pacte PME, la plateforme pas@pas, l'Obsar, Handeco... et une ovation bien méritée, le cocktail a pu commencer pour célébrer un parcours humain et une fonction exemplaire.