Hervé Morin annonce la réforme de la Délégation générale pour l'armement
Publié par Florent MAILLET le
La DGA, premier investisseur de l'Etat avec un montant d'achats annuel de 10 milliards d'euros, deviendra une direction du ministère de la Défense.
Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a annoncé mardi 1er avril une réforme de la puissante Délégation générale pour l'armement (DGA), premier investisseur de l'Etat avec 10 milliards d'euros de commandes annuelles au profit des armées, pour la "rapprocher du centre de décision politique". La DGA ne sera plus une délégation mais deviendra une direction du ministère de la Défense.
"Le ministère ne peut pas se comporter en simple acheteur, il doit mener une politique industrielle d'autant plus qu'il est actionnaire d'entreprises (du secteur de la défense)", a fait valoir Hervé Morin lors d'une conférence sur la défense et l'aéronautique organisée par le quotidien Les Echos. Selon lui, le ministère doit ainsi assurer "le contrôle de la définition des priorités" et conserver "la main sur l'ensemble" de la conduite des programmes d'armement, d'autant plus qu'ils s'étalent bien souvent sur "plusieurs décennies". Le ministre de la Défense a précisé qu'il avait écarté l'idée de la transformer en une agence plus autonome qui "ne pouvait pas accueillir la définition de la politique industrielle puisque c'est une responsabilité régalienne".
Tout en se faisant l'écho de critiques portées contre la DGA - "dérive du coût des programmes" ou "performances moyennes à l'exportation" -, M. Morin a assuré que sa "capacité" n'était pas en cause. "Il n'est pas normal que le coût des programmes augmente au fil du temps" ou que de "premières estimations financières, exagérément optimistes, exigent ensuite d'étaler des programmes d'armement dans le temps", a-t-il souligné. "Les programmes d'armement devront intégrer, au-delà de leur coût d'acquisition, leur coût de possession mais aussi leur coût de destruction", a-t-il néanmoins ajouté.
Il a par ailleurs rappelé la création d'un "comité ministériel d'investissements" placé sous sa présidence et chargé "d'assurer un suivi régulier des programmes majeurs". La DGA, a également indiqué M. Morin, "intègrera Balard", le Pentagone à la française qui doit être érigé au sud de Paris d'ici à 2012.