L'art du marketing achats : success stories!
Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à
Comment vendre sa fonction auprès de son entreprise? Si les directions achats pâtissent d'une mauvaise image, elles en sont souvent les premières responsables en raison de leur difficulté à communiquer. Quelles sont les clés pour y remédier? Explications.
"Il ne faut pas raconter les achats parce ce que nous sommes mais par ce que nous faisons. La direction générale pourrait nous reconnaître mais il faut arrêter de passer son temps à se justifier. Evitons le syndrome de Calimero". Tel était le propos de Marc Debets, président de Buy.O, cabinet de conseil à l'occasion d'une table-ronde organisée lors des Universités achats du Cdaf sur le thème "Comment vendre la fonction achats?"
Même écho du côté de Jean-Luc Baras, CPO chez Eiffage Construction : "La fonction achats est incomprise. Elle est souvent réduite au sujet de la pure négociation". Une image de la fonction encore biaisée par l"idée que " tout le monde fait des achats". Et le CPO d'Eiffage Construction d'insister : "Il faut un vrai plan de communication marketing".
Pour Gérard Dahan, directeur EMEA d'Ivalua, solution de gestion des achats, c'est aussi une histoire d'image relayée par la presse car "la direction générale communique en général sur les plans d'économies!"
Des formations à la communication chez Michelin
"Il existe assez peu de communicants dans les achats. Ils ne sont pas habitués à parler en public", confirme Gérard Dahan, d'Ivalua. A titre de contre-exemple, citons le cas du fabriquant de pneumatiques Michelin qui est une des rares entreprises à avoir mis en place des formations pour apprendre aux acheteurs à communiquer. "Quand les acheteurs aux Etats-Unis présentent leurs sujets, c'est costaud!", poursuit Gérard Dahan d'Ivalua, et de citer Sylvie Noël, actuelle directrice achats de Covea qui sait parler des achats en raison de son parcours professionnel fait en partie dans le vente.
Se raconter via des success stories
La solution? "Il faut communiquer avec success stories, raconter de belles histoires de petits projets et non faire de grands discours sur un plan de transformation", insiste Marc Debets, président de Buy.O et d'ajouter, il faut démarrer humblement par le bas. Mais le piège c'est d'en rester là et de justifier sa position par les économies qu'on réalise. Les directions achats amènent autre chose à l'entreprise comme de l'innovation. Aujourd'hui, les acheteurs sont des vendeurs." Ainsi, chez Siemens, des binômes acheteurs/vendeurs vont à la rencontre des fournisseurs. Justement, là où le bât blesse, c'est dans la formation des acheteurs.
De son côté, Emeline Gasiglia, directrice achats de Stef, transporteur frigorifique, semble avoir trouvé une solution : "c'est en émettant des propositions aux 270 sites européens de mon groupe que j'ai réussi à me positionner en tant que directrice achats. A charge ensuite aux opérationnels de les suivre ou non. Mais, c'est très intéressant car comme je ne peux rien imposer je dois faire d'autant plus preuve de force de conviction".