Place aux achats pilotés par l'IA
Publié par MATHIEU NEU le - mis à jour à
Le salon IoT World qui vient de fermer ses portes à Paris a été l'occasion de confirmer la lame de fond que représente l'arrivée de l'Intelligence Artificielle dans les entreprises. Et les achats ne sont pas épargnés.
En décembre 2017, les objets connectés affichaient déjà une impressionnante croissance de 31 % par rapport à l'année précédente. Un chiffre qui va probablement s'envoler en 2018 et 2019. D'ici 2020, les technologies prédictives devraient se répandre massivement dans les infrastructures, les transports, les équipements industriels et les services publics. " Les solutions innovantes intégrant des approches cognitives, analytiques vont révolutionner les pratiques, et faire passer le métier des achats en entreprise dans une nouvelle ère ", assure Serge Bonnaud, architecte technique, responsable en charge de l'évangélisation chez IBM.
Les technologies intelligentes déployées dans l'industrie par exemple ont un effet direct sur la manière d'appréhender les achats et les relations fournisseurs. L'analyse visuelle, sonore ou de performance d'éléments techniques permet une détection automatique des problèmes et défaillances, ce qui conduit à la génération automatique des pièces à commander et des formulaires associés. Mais au-delà du seul acte d'achat et de la gestion des commandes, c'est l'ensemble des questions et problématiques associées qui peuvent être prises en compte.
Des applications sans limite
" Actuellement, les services disposent de processus pour évaluer les fournisseurs, les solvabiliser, les valider, les faire travailler, les changer. L'idée est d'intégrer à ces éléments déjà en place des approches analytiques, cognitives. On peut par exemple par le biais des récentes innovations évaluer le risque qu'un fournisseur ne puisse pas répondre à un besoin ou une demande. Grâce à l'intelligence artificielle, on peut savoir parmi une liste d'acteurs quels sont les interlocuteurs les plus appropriés. En terme d'achats, les dépenses nécessaires en fonction de l'état d'une production peuvent également être estimées ", explique Serge Bonnaud. Aux données internes s'ajoutent des informations issues de la distribution, du retour client, qui sont précieuses en matière de prise de décision pour l'acheteur.
Autre exemple : lorsqu'une entreprise de l'aéronautique souhaite savoir quel acteur pourrait remplacer son fournisseur habituel de pièces techniques, la méthode classique consiste à se renseigner via Internet, à comparer les offres, leurs spécificités. Un travail colossal, très coûteux en temps. Utiliser l'intelligence artificielle pour faire ce travail de recherche s'avère alors très utile.
La gestion du risque fournisseur est également un volet à optimiser grâce à cette nouvelle ère technologique. " Dans le cas d'achats externes, l'intelligence artificielle permet l'analyse du cadre réglementaire qui peut contenir des particularités (pays sous embargo, risques liés au lieu où se trouve l'entreprise...). On peut ainsi se doter rapidement d'une vue à 360° sur tous les paramètres qui déterminent la relation fournisseur ", souligne Serge Bonnaud. Un apport d'autant plus précieux que la mise en conformité occupe aujourd'hui une place centrale. " La visibilité de l'ensemble d'un processus de bout en bout, par le biais de la disponibilité de la donnée, est au coeur des intérêts manifestés par les directions Achats ", constate-t-il.