Outils e-achats: "La vraie rupture sera la fin de la boîte mail"
Publié par Sonia Puiatti le - mis à jour à
Axiscope, Silex, Koble... Nombreux sont les nouveaux éditeurs qui bousculent le marché des solutions e-achats depuis quelques années. Que valent ces nouvelles solutions ? L'éclairage d'Alain Alleaume, fondateur du cabinet Altaris et ancien acheteur.
Depuis plusieurs années, il y a une évolution progressive incontestable de l'offre, mais sans véritable rupture. Il est trop tôt pour parler d'intelligence artificielle dans les solutions e-achats. On ne peut toutefois nier la venue d'un "sang neuf", avec des jeunes pousses ayant la volonté de créer des solutions simples à installer et à utiliser, au service de projets courts. Désormais un acheteur peut utiliser la solution telle qu'elle est. C'est une stratégie commune à l'ensemble des éditeurs, les traditionnels ayant été obligés de s'adapter. C'est ce qui redynamise le marché.
Ces nouveaux outils s'utilisent en mode agile, en SaaS, et peuvent être mis en oeuvre rapidement et avec un budget raisonnable. Leur expérience utilisateur est remarquable, certains permettant par exemple de travailler en langage naturel même dans le cas où plusieurs bases sont consultées. Leur intérêt est qu'ils ne requièrent pas de formation préalable. Par ailleurs, ils répondent à certains des nouveaux enjeux qui incombent aux acheteurs avec la poussée du digital, à savoir l'aide à la décision grâce à l'analytics.
Pour les grandes entreprises, ça n'est pas simple. Le socle applicatif de ces nouveaux entrants, tout comme leur richesse fonctionnelle, n'est peut être pas aussi robuste que les éditeurs traditionnels. L'entreprise doit avoir envie de prendre des risques. Elle peut commencer par des acteurs de niche, certains font de la mise en relation de prestations de services par exemple. J'encourage aussi les acheteurs à ne pas choisir de suites complètes. Cela vaut le coup de ne pas rechercher que des acteurs traditionnels, pour s'ouvrir à l'innovation. Il faut que les acheteurs soient curieux, c'est leur métier.
Les interfaces doivent demeurer les plus accessibles possible. L'outil de travail globalement doit changer, l'acheteur doit avoir accès à toutes ses actions achats depuis son smartphone. Il y a également l'enjeu, fortement lié, de la gestion de la relation fournisseurs. Il faudrait que ces derniers puissent avoir accès aux plateformes et aux différents environnements de leurs clients. Les "Suppliers Business Networks", déjà présent chez Ariba, doivent se développer. La vraie rupture aura lieu quand il n'y aura plus besoin de boîtes mail et qu'acheteurs et fournisseurs passeront par une plateforme dédiée.
Pour aller plus loin:
[Dossier] Les directions achats jugent les solutions e-achats
Solutions e-achats: les bons réflexes pour choisir juste
Blockchain : vers une nouvelle révolution dans les outils e-achats ?