Transformation des filières fournisseurs : un vecteur de croissance
Publié par Jérôme Pouponnot le - mis à jour à
La 8ème édition de l'Observatoire des Achats BearingPoint souligne la manière dont les entreprises interagissent avec leurs fournisseurs, l'influence croissante des Directeurs Achats dans la stratégie de l'entreprise, et le rôle des départements achats dans les initiatives de transformation.
67 % des entreprises pensent que la transformation des filières fournisseurs est un support de croissance de l'entreprise et 65 % des entreprises intègrent la transformation des filières fournisseurs à leur stratégie d'entreprise ! A la lecture de ces 2 pourcentages, la 8ème édition de l'Observatoire des Achats BearingPoint met en avant le rôle joué par la filière fournisseurs, " même si les fonctions achats doivent composer avec des contraintes budgétaires toujours aussi fortes ", souligne Jérôme Courgeon, Directeur chez BearingPoint et co-auteur de l'étude.
En effet, si la réduction des coûts reste le facteur numéro 1 de la transformation des filiéres fournisseurs (selon 56% des sondés), la valeur que peuvent apporter les fournisseurs gagne en importance : la recherche de savoir-faire (16%) et la gestion des risques (15%) sont respectivement en 2ème et 3ème position. " En France, cette notion de gestion des risques arrive en deuxième position (28%) des motivations pour stucturer la flière fournisseurs, après la réduction des coûts (34%) ", commente Jérôme Courgeon, avant de poursuivre, " Comparativement aux autres pays Européens, lorsque les entreprises travaillent sur la structuration de la filière fournisseurs, la France est moins attachée par la recherche de coûts, que sur les apports de savoir faire et sur la maîtrise des risques ".
Equilibre entre achats globaux et locaux
L'étude menée cette année montre une exacte répartition des stratégies d'achats entre local et global (46% pour chacune). De plus, 63% des entreprises sondées considèrent que plus de 50% de leurs fournisseurs sont locaux. Les pays "low cost" ne sont plus une priorité, les entreprises savent de mieux en mieux discerner lorsqu'il est préférable d'utiliser des fournisseurs locaux (on-shore) plutôt que des fournisseurs plus éloignés. En effet, dans les cas d'approvisionnements auprès de fournisseurs étrangers, identifier les coûts cachés liés à la logistique et à la qualité constitue un réel défi. Seule la Chine fait exception : 54% par rapport à une moyenne de 22%. " Il est intéressant de constater que la recherche des "low cost countries" est toujours d'actualité pour la Chine ", remarque Jérôme Courgeon.
L'enquête révèle également de fortes disparités entre l'Europe, la Russie et la Chine. 92% des directions Achats russes citent la transformation des réseaux de fournisseurs comme faisant partie de leur stratégie, comparé à seulement 42% en France (la moyenne générale étant de 65%). Et développer des partenariats stratégiques avec les fournisseurs est la priorité numéro 1, selon 76% des sondés. Ce chiffre s'élève à 98% en Russie.
Dépasser les barrières
Enfin, l'Observtoire BearingPoint s'est attaché à donner quelques pistes pour que les directions achats puissent davantage "porter le sujet". D'une part, ils doivent faire comprendre au top management que les investissements dans la structuration de la filière fournisseurs, deviennent stratégiques et prioritaires. Par ailleurs, il est important que les services achats ne soient plus mis à l'écart des autres services, tels que la R&D ou la direction financière. " Et que les directions achats puissent s'ouvrire aux contraintes et besoins des autres services ", précise Jérôme Courgeon. En outre, développer des filières fournisseurs réclamment de nouvelles compétences : d'analyse, de relationnel, de vision à plus long terme....
Ainsi, les directions Achats peuvent améliorer leur stratégie et leur influence en adoptant des mesures proactives ayant un impact direct sur le business. Ces mesures consistent à développer des partenariats avec les fournisseurs, à développer et échanger compétences et connaissances, à accroître leur influence auprès de la direction générale, à travailler avec des clients internes et à coordonner les flux d'informations.
Méthodologie
Cette 8ème étude a porté sur un large panel de pays Européen (via 452 entreprises) dont la France, La Grande Bretagne, l'Irelande, l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse, la Finlande, la Norvège, le Danemark, la Suède, la Russie, mais également la Chine avec 50 entreprises. L'étude a été conduite entre septembre 2013 et février 2014 en 2 phases :