Uber franchit la ligne jaune
Publié par Anne-Sophie David le - mis à jour à
Avec son application UberPOP, la société américaine s'est une nouvelle fois attirée les foudres des taxis. Le gouvernement vient d'ailleurs d'annoncer qu'elle serait officiellement interdite à compter du 1er janvier 2015, date de l'entrée en vigueur de la loi Thévenoud.
C'est l'histoire d'une guerre qui n'en finie pas entre les taxis et la société de VTC UBER qui, contre vents et marrées, continue sa fulgurante progression en France et en Europe. Mais cette fois-ci, la société américaine semble avoir franchi la ligne jaune avec son application UberPOP, ajouté en février dernier à son offre commerciale, et qui cartonne dans les grandes villes françaises.
Après le refus du Tribunal de Commerce vendredi 12 décembre, d'interdire UberPop qui, rappelons le, permet de mettre en relation des clients avec des particuliers qui s'improvisent chauffeurs de taxis avec leur voiture personnelle, les taxis parisiens avaient fait une nouvelle fois entendre leurs klaxons vendredi et ce week-end en menant des opérations escargots aux abords des aéroports de Roissy Charles-de-Gaulle et d'Orly.
Flottement législatif
Parce que les décrets d'application de la loi Thévenoud encadrant l'activité des VTC et taxis ne sont pas encore publiés, le tribunal s'est déclaré incompétent pour interdire l'application UberPOP tout en reconnaissant néanmoins le caractère illégal de la pratique.
Une période de flottement législatif favorable, de fait, à la société américaine et qui ajoute de l'huile sur le feu dans un conflit déjà très tendu.
"UberPOP n'est pas un service à la personne"
Interrogé ce matin, lundi 15 décembre, sur iTélé, le porte parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, a déclaré "il faut que les clients qui utilisent cette application sachent qu'ils ne sont pas forcément assurés. Il faut que chacun soit conscient de ses responsabilités et des risques qu'il prend en faisant appel à ce genre de service. UberPOP n'est pas un service à la personne."
Les particuliers qui travaillent occasionnellement avec UberPOP seront donc officiellement hors la loi à compter du 1er janvier 2015. Ils encourent deux ans d'emprisonnement, 300 000 euros d'amende et la confiscation de leur véhicule. Pour l'heure, quelques arrestations ont déjà eu lieu à Bordeaux et à Lyon.