Les entreprises demandent plus d'aides aux pouvoirs publics pour 'verdir' leurs déplacements
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Les entreprises françaises attendent des aides financières et plus d'investissements dans les réseaux de transport et de recharge par les pouvoirs publics, c'est là le premier enseignement de la 3e édition du Baromètre de la mobilité durable en entreprise édité par Athlon.
La voiture demeure le principal moyen de déplacement professionnel. Les nouvelles mobilités (vélos et voitures en libre-service, etc.) sont loin derrière. La loi LOM a été votée et les entreprises sont conscientes de l'importance de réduire l'impact environnemental des déplacements de leurs salariés. Pourtant, les entreprises françaises attendent des aides financières et plus d'investissements dans les réseaux de transport et de recharge par les pouvoirs publics. Ceci est le premier enseignement de la 3e édition du Baromètre de la mobilité durable en entreprise, réalisé par Opinion Way pour les Clés de la Mobilité by Athlon (LDD). Le Baromètre montre aussi que développer la mobilité durable est particulièrement complexe pour les entreprises et leurs salariés : ils font tous face à de nombreux freins.
Mobilité durable : les entreprises demandent un accompagnement global
Les entreprises françaises ont exprimé de fortes attentes envers les autorités publiques pour mettre en place des solutions de déplacement plus propres, et ainsi réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à leur mobilité. Plus de 500 dirigeants d'entreprises ont répondu à l'édition 2019 du Baromètre de la mobilité durable (après deux premières éditions en 2013 et 2016) :
- 39% des dirigeants interrogés souhaitent des aides financières pour réduire le coût de la mise en place de moyens de déplacement plus écologiques : proposer aux salariés l'autopartage, le covoiturage, des véhicules d'entreprise hybrides et électriques, leur mettre à disposition des abonnements SNCF et transports en commun, etc. En effet, le coût de la mise en oeuvre de solutions de mobilité plus écologiques est perçu comme un obstacle par 27% des dirigeants, en nette augmentation depuis 2016 (17% lors de l'édition précédente du Baromètre) ;
- 38% des dirigeants interrogés attendent des pouvoirs publics qu'ils renforcent les infrastructures de transport, de connexion et de recharge : parking relais à proximité des gares, bornes de vélo en libre-service, bornes de recharges pour véhicules électriques, etc. En effet, le manque d'infrastructures est vécu comme un frein à une mobilité plus propre par 34% des dirigeants.'"Les obstacles à la mobilité durable - infrastructures, coût, complexité, etc. - sont si dissuasifs que 29% des sociétés n'essaient ni de limiter, ni d'optimiser leurs déplacements pour les rendre plus propres", commente Bruno Morizur, directeur général d'Athlon France. "Les entreprises ont aujourd'hui besoin d'accompagnement de la part des professionnels de la mobilité et des pouvoirs publics".
Parmi les autres attentes des dirigeants pour leur permettre de réduire l'impact environnemental de la mobilité des salariés : bénéficier d'aides pour choisir les bonnes solutions pour leur entreprise (27%), bénéficier de retours d'expérience d'autres entreprises (21%) et bénéficier d'aides à la conception de moyens et plans de déplacement sur-mesure (15%).
La voiture demeure indispensable à des déplacements que les dirigeants tentent désormais d'optimiser (et non plus de limiter)
Le Baromètre 2019 montre que la multiplication des modes de transport disponibles et utilisés par les salariés rend complexe la tâche des entreprises. En moyenne, un salarié français utilise 4 moyens de transport différents pour ses déplacements professionnels. Les plus utilisés sont la voiture de fonction (68% des salariés l'utilisent), la voiture personnelle (58%) et les transports urbains (41%). Les nouvelles mobilités sont loin derrière : les vélos et voitures en libre-service sont respectivement utilisés par 7% et 4% des salariés lors de leur mobilité professionnelle.
Plus de 53% des dirigeants interrogés misent uniquement ou en partie sur l'optimisation des déplacements, selon le Baromètre. En effet, la limitation par les entreprises des déplacements de leurs salariés a atteint ses limites : dans 70% des entreprises interrogées, déjà moins d'un salarié sur deux doit se déplacer pour assister à des RDV, réunions, prospections, etc. Les entreprises ont mis en place des moyens pour limiter les déplacements : les outils numériques (smartphones, tablettes, ordinateurs portables), la visioconférence et le contact téléphonique sont ainsi plébiscités. C'est pourquoi les entreprises qui ne comptent que sur la réduction du nombre de déplacements pour réduire leur impact écologique chute à 16%. C'est le plus bas depuis la première édition du Baromètre en 2013.