Gestion de la mobilité : des freins à une maîtrise globale des coûts
Publié par MATHIEU NEU le - mis à jour à
Au-delà des difficultés de faire converger les objectifs dans l'entreprise en matière d'amélioration des besoins liés à la mobilité, la captation des données fait de l'optimisation des dépenses une tâche complexe.
A l'image du nouveau métier de mobility manager, situé au carrefour des enjeux du fleet management et du travel management, l'optimisation des coûts fait figure de fil conducteur dans l'ensemble des tâches relatives à la mobilité. Mais si sa mise en application est toujours plus rigoureuse et porteuse de résultats pour ce qui est des voyages professionnels, elle s'avère plus complexe dans les autres domaines liés à la mobilité. Une problématique qui fut au coeur des échanges lors de NextMobility, événement organisé début juin par Décision Achats
Bien sûr, entre la finance, les RH, les achats, les enjeux sont variables et changent dans chaque entreprise. "Selon le niveau de maturité des organisations, la car policy et la travel policy ont des définitions différentes. Globalement, on observe que les car policy ont assez peu évolué ces dernières années à l'exception de quelques changements réglementaires, alors que les travel policy sont en pleine ébullition, en grande mutation", a constaté Stéphane Vallageas, Strategic Sourcing Manager International chez Pitney Bowes, et président de GBTA France.
Au-delà d'un certain immobilisme des politiques en place qui rendent difficiles la captation de certains coûts, l'intégration de données, issues de sources toujours plus variées, est un autre obstacle en la matière. "Aujourd'hui, en particulier lorsqu'on a plusieurs loueurs, plusieurs cartes de paiements, plusieurs outils de gestion, les éléments et critères les plus parlants se retrouvent isolés dans un document excel que le manager remplit manuellement. On est encore assez loin de l'intégration automatique. La difficulté reste d'agréger les différentes données, de les capturer par des systèmes intelligents pour mieux les faire parler", a souligné Stéphane Vallageas.
La notion de TCM (Total Cost of Mobility) tend à se démocratiser au sein des organisations, mais la mise en application de celle-ci reste également difficile. "Le TCO n'est qu'une partie du TCM. Si le TCO parvient à être calculé relativement facilement, c'est plus compliqué pour le TCM. Les taxes sur les avantages en nature par exemple sont des données qui peuvent être difficiles à récupérer au sein de l'entreprise, tout comme le coût des premiers et des derniers kilomètres lors d'un déplacement professionnel. Ceux-ci concernent souvent des acteurs comme Ector, ou encore des taxis, des trains. Ce type de données reste très difficile à capter", a indiqué Stéphane Vallageas.
Pour Cédric Leloup, directeur national des ventes - secteur public chez Edenred, "en s'adossant à des systèmes d'intelligence artificielle, on pourra sans doute dans un avenir proche savoir quels itinéraires, quels choix sont préférables pour se rendre à une destination donnée, dans un souci d'optimisation. Mais les déploiements de ce type ne sont pas encore monnaie courante." Pour en faire véritablement une réalité, "il importe de mettre tous les acteurs de l'entreprise autour de la table et qu'ils confrontent leurs priorités qui sont parfois contraires. À l'heure actuelle, les politiques voyages vont souvent à l'encontre de la flexibilité. Donc, il est délicat de mettre en place ce type de fonctionnement", a ajouté Stéphane Vallageas.
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