Quels leviers pour préserver et attirer les compétences IT ?
Publié par MATHIEU NEU le | Mis à jour le
Alors que les projets digitaux touchent tous les services en entreprise, l'accès aux talents s'annonce difficile de façon durable. Et si la remise en question et l'innovation étaient la solution ?
« J'ai perdu mes compétences IT. Comment les retrouver ? » C'est sur ces mots que s'est ouvert l'une des tables rondes de l'événement Ready-for-IT qui s'est déroulé du 23 au 25 mai à Monaco. Nul doute que les profils IT sont au coeur des difficultés de recherche de compétences que connaissent de nombreux domaines d'activité.
Fidélisation et conservation des talents
« Le défi est déjà avant tout la fidélisation et la conservation des talents en place », estime Delphine Vesin, intervenante et chargée de mission « Cadre réglementaire et sécurité numérique » au sein du groupe La Poste. « Ensuite, lorsqu'on évoque la question de l'arrivée de nouveaux profils, on ne se soucie pas assez de sa marque employeur, de ce que les publics ciblés connaissent ou non de son entreprise. Nous rassemblons au sein de l'écosystème du groupe La Poste environ 500 entreprises, nous avons remarqué que beaucoup de profils ne candidatent pas car ils ne savent pas ce qu'on fait », regrette-t-elle.
Un autre axe intéressant développé par les intervenants de l'atelier concerne les possibilités d'évolution à mettre en avant auprès des candidats. « Celles-ci sont importantes sur un plan vertical, mais aussi horizontal : on peut par exemple développer davantage de moyens pour favoriser des évolutions de compétences dans le domaine du SI industriel vers du SI bureautique », illustre Delphine Vesin.
Quête de sens
La question du sens dans la vie professionnelle est également sous-estimée, selon les experts présents, « Il est clair que les collaborateurs cherchent davantage de sens dans leur vie, non pas seulement sur un plan politique mais aussi à titre individuel. Ils veulent endosser un rôle qui apporte des éléments constructifs. Il importe de pouvoir mettre en avant de bonnes raisons pour qu'un collaborateur reste en poste, pouvoir expliquer concrètement en quoi ils peuvent laisser quelque chose, apporter une pierre positive à l'édifice de l'histoire de son domaine d'activité », estime Camille Morvan, également intervenante et fondatrice de Goshaba, jeune entreprise de conseil dans le recrutement. Elle est notamment partisane des démarches rendant le moment du recrutement moins douloureux possible et le plus simple possible. « Nous proposons par exemple de cliquer sur un lien renvoyant vers des séries de jeux. Derrière ces démarches loin des lectures de CV, nous appliquons un processus de recrutement sur la base d'évaluation cognitive. Bon nombre de candidats apprécient. Ils trouvent l'approche plus juste », conclut-elle. DSI et recruteurs, à vous de jouer!