Energie : une baisse plus soutenue des prix au 4e trimestre
Publié par Audrey Fréel le | Mis à jour le
La fin de l'année 2023 a été marquée par une baisse des prix sur les marchés du gaz et de l'électricité. Et les prix pourraient encore diminuer dans les mois à venir. Décryptage du marché avec Édouard Lotz, analyste marché et énergie au sein du cabinet de conseil en énergie Omnegy.
La tendance baissière s'est confirmée et accentuée au 4e trimestre 2023 sur le marché du gaz et de l'électricité. Selon le cabinet de conseil en énergie Omnegy, le prix du gaz pour 2025 a chuté de 30 % entre octobre et décembre 2023, alors que le marché avait connu des turbulences au troisième trimestre. "Pourtant, toutes les conditions étaient réunies pour que les prix montent cet hiver sur le marché du gaz qui a subi des grèves sur les terminaux méthaniers en Australie et des problèmes de maintenance en Norvège. Par ailleurs, les tensions au Proche-Orient ont aussi perturbé le commerce international en octobre", énumère Édouard Lotz, analyste marché et énergie au sein d'Omnegy. Plusieurs raisons expliquent cette dégringolade des prix, malgré les facteurs susmentionnés. « L'approvisionnement en gaz en provenance de Norvège a été très abondant et les flux de GNL, en particulier en provenance des Etats-Unis, sont restés très élevés. De fait, les stocks étaient remplis quasiment à 100 % au début de l'hiver », explique Édouard Lotz. Par ailleurs, la demande industrielle a été nettement moins élevée en raison d'un ralentissement de l'activité économique. La production renouvelable importante a aussi limité le recours aux centrales à gaz pour produire de l'électricité.
Les prix de l'électricité déclinent encore
Sans surprise, les prix de l'électricité ont également décliné au 4e trimestre. Ils ont chuté de 26,1 % pour 2025 entre octobre et décembre 2023. « La baisse du prix du gaz, du charbon mais aussi du CO2 a permis de diminuer les coûts des centrales thermiques », indique Édouard Lotz. De plus, la disponibilité nucléaire en 2023 a été bien meilleure qu'en 2022, ainsi que la production (319 TWh contre 279 TWh). « La production renouvelable et hydraulique ont été très élevées et ont permis au prix à court terme de chuter », ajoute l'analyste. Enfin, la douceur de l'hiver et l'absence de rebond de la demande, liée à une baisse de l'activité économique, expliquent aussi la désinflation sur le marché de l'électricité.
Un potentiel de baisse pour les mois à venir
Pour les mois à venir, l'expert estime que la situation est plutôt confortable en Europe pour les marchés de l'électricité et du gaz, avec une dynamique toujours à la baisse. « Le point bas en gaz peut se situer aux environs de 25 euros du MWh. Actuellement, pour 2025, nous sommes à 31 euros du MWh », révèle Édouard Lotz. Sauf évènement imprévisible, il y a encore un potentiel de baisse d'ici les prochains mois sur le marché du gaz. « Nous conseillons aux acheteurs de contractualiser dès maintenant ou d'attendre la fin de l'hiver car les prix pourraient encore baisser », indique Édouard Lotz. De même, les prix devraient encore décliner pour l'électricité. « Nous pouvons tabler sur un prix bas autour de 70 euros du MWh, contre 77 pour 2025 actuellement », note Édouard Lotz.