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Le nombre de défaillances d'entreprises en hausse en 2013

Publié par Jérôme Pouponnot le - mis à jour à

Selon l'étude annuelle Altares, plus de 63 000 entreprises ont défailli en 2013, soit une hausse de 3% par rapport en 2012, avec, pour conséquence, la menace sur plus de 269 000 emplois.

2013 a confirmé que les plaies de 2009 n'avaient pas cicatrisé. " Si 2009 demeure le référentiel de crise pour beaucoup d'acteurs économiques B to B, 2013 pourrait bien devenir le marqueur pour nombre de décideurs B to C ! ", affirme Thierry Millon, responsable des études chez Altares. Ainsi, le niveau des défaillances d'entreprises reste comparable à celui de 2009, et plusieurs régions et secteurs signent de nouveaux records de sinistralité. Pourtant, si l'industrie, et par extension le B to B, avait payé le plus lourd tribut à la crise de 2009, ce sont désormais les TPE et les acteurs B2C qui portent les stigmates des tensions économiques du moment. Sur le 4e trimestre, les défaillances d'entreprises se stabilisent à un niveau élevé (16 000).

Les grandes entreprises ne sont pas épargnées

Toujours selon l'étude Altares, les sociétés plus importantes (développant plus de 15 M€ de chiffre d'affaires), ne sont pas totalement épargnées puisque près de 180 d'entre-elles, soit autant qu'en 2009, ont défailli cette année. Tout autant que la difficulté à garnir un carnet de commande, c'est la structure financière qui fait défaut.
Depuis trois ans, dans l'industrie, les défaillances d'entreprises s'équilibrent aux environs de 4 400 par an (- 0,7 % en 2013). L'agroalimentaire est cependant moins bien orienté désormais avec 1486 RJLJ prononcés (+ 3,6 % en 2013). L'industrie manufacturière s'inscrit sur de bonnes tendances (-0,6 % - 2 986) et mieux encore sur le dernier trimestre (-8,5 %). L'imprimerie est toutefois sous tension (+ 7% en 2013, +8% en T42013).

Quant aux services aux entreprises, elles enregistrent environ 7 400 défaillances par an depuis cinq ans. En 2013, cela se traduit pas une augmentation de seulement 1,4 % (+ 1 % en T4). L'activité de nettoyage de bâtiment continue cependant à enregistrer des évolutions sévères: +11 % en 2012, +10 % en 2013.

Le dernier trimestre a été compliqué dans la branche information & communication (+13%), en particulier dans les services informatiques et l'édition de logiciels (+16 %). Dans le transport et la logistique, les défaillances d'entreprises sont stables sur l'année (-0,8%), mais s'accélèrent sur le dernier trimestre (+8 %). Le fret interurbain et les activités de Messagerie, fret express résiste plus difficilement en fin d'année. Parmi les autres activités, notons la hausse rapide des dépôts de bilan de l'agriculture sur l'année (+12%) et sur le dernier trimestre (+17%).

Un nouveau seuil a été franchi

Le seuil des 60 000 cessations de paiement a été franchi cette année pour la première fois depuis 2009, qui en avait connu 62 300. 61 468 Redressements Judiciaires (RJ) ou Liquidations judiciaires (LJ) directes ont été ouverts par les tribunaux ; un nombre en augmentation de 2,8 % par rapport à 2012. A ces RJLJ, s'ajoutent 1 633 ouvertures de sauvegarde (+ 9 %). Ce sont donc 63 101 défaillances qui auront été prononcées cette année (+ 3 %), un nombre très proche de celui observé en 2009 (63 709).

Petite lueur d'espoir puisque la fin de l'année semble vouloir exprimer une meilleure tendance avec un arrêt de la hausse des RJLJ, même si 16 000 défaillances ont été prononcées sur le dernier trimestre, un volume comparable à celui des quatrièmes trimestres 2008 et 2009.

2014 encore sous tension

" Avec plus de 15 000 défaillances attendues pour les 3 prochains mois 2014, l'année s'annonce une fois encore sous tension. Beaucoup d'entreprises sont en train de clôturer un bilan fragile et devront redoubler d'efforts pour convaincre leurs partenaires financiers et commerciaux ", souligne Thierry Millon. Le premier trimestre, comme le dernier, est traditionnellement lourd en termes de défaillances. Les fournisseurs devront donc toujours être très vigilants sur la gestion de leur risque client (une défaillance sur quatre est due à des retards de paiement de leurs clients), mais devront aussi être prêts à saisir toutes les opportunités que suggère ce léger mieux sur les défaillances d'entreprises.