La distribution automatique à l'heure de la pause-déjeuner
Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le
Alors que les salariés réduisent leur pause-déjeuner tout en souhaitant manger équilibré, la distribution automatique adapte son offre et fait évoluer ses machines pour relever ce nouveau défi.
Payer son repas au distributeur de l'entreprise par le biais de titres-restaurant sera bientôt possible. Mais sur bien des plans (montant, qualité des produits, fraîcheur, etc.), la distribution automatique doit innover. À commencer par la proposition de produits de snacking. " La distribution automatique tente en effet de pénétrer ce marché cloisonné afin de répondre aux demandes des consommateurs par des produits plus équilibrés destinés à la pause-déjeuner ", confie Corinne Menegaux, directrice des salons Vending Paris et Sandwich & Snack Show. La simultanéité des deux événements, l'un dédié aux acteurs de la distribution automatique (Vending) et l'autre à la restauration rapide et la vente à emporter (Sandwich & Snack Show) pour la première fois, n'est pas due au hasard. Cela confirme un indéniable rapprochement des acteurs de ces marchés connexes.
En juillet 2013, la Commission nationale des titres-restaurant (CNTR) et la Chambre syndicale nationale de vente et services automatiques (Navsa) ont signé une charte pour l'utilisation de titres-restaurant dans le cadre de l'achat "de repas composés de préparations alimentaires directement consommables, [...] notamment de produits laitiers ainsi que de fruits et légumes". Une charte qui tient compte des nouvelles habitudes alimentaires et de "collaborateurs qui prennent désormais le plus souvent leur repas sur leur lieu de travail".
En vingt ans, le temps moyen de la pause-déjeuner est passé d'une heure et demie à une vingtaine de minutes ! Une durée désormais utilisée comme une variable d'ajustement par les salariés qui ne souhaitent pas partir trop tard du travail en fin de journée. Il leur arrive même de déjeuner tout en travaillant.
20 % des machines vont bientôt accepter les titres-restaurant
Afin de concrétiser cette nouvelle possibilité de payer par titres-restaurant, les gestionnaires des distributeurs ont donc à obtenir une autorisation délivrée par le CNTR. Corinne Menegaux évalue à près de 20 % du parc le nombre de distributeurs qui pourraient accepter le paiement par titres.
Charge, ensuite, aux acteurs de la distribution automatique de faire varier l'offre des plats en vente dans les machines. Une diversité dont on connaît les prémices avec les "pasta box" et autres salades. Des traiteurs s'intéressent également à ce mode de distribution et proposent des plats à réchauffer. Pour Nicolas Bodilis-Reguer, délégué général de la Navsa, " le label FeelGood, que nous avons lancé en 2012, a donné un coup de pouce à la signature de la charte, car il est axé sur une démarche responsable de nutrition. "
FeelGood, qui a pour slogan "de la variété dans votre distributeur", vise à valoriser les professionnels engagés dans la diversification de l'offre, notamment avec des fruits et légumes, des produits laitiers, des produits céréaliers, des eaux et boissons sans sucres ajoutés. Avec le nomadisme, et pour joindre l'utile à l'agréable, la distribution automatique a de belles cartes à jouer pour dynamiser encore son marché.
Un marché stable
- CA 2012 : 2 Mds€, dont 1,74 M€ pour la gestion
- Nombre de salariés du secteur : 15 000
- Nombre de gestionnaires : 1 000
- Nombre de distributeurs automatiques : 637 000 en 2012 (+0,19 % vs 2011)
- Chaque jour, 14 millions de boissons chaudes, un million de boissons froides et un million de produits alimentaires sont consommés
Source : Navsa et EVA / Étude de marché et perspectives 2012.