Signer avec un acteur public : un tremplin pour la notoriété!
Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le
Remporter un marché public pour les TPE et PME est un tremplin pour gagner en visibilité. De même, la décision du gouvernement de consacrer 2% des achats de l'État à l'innovation est une opportunité pour certaines start-up comme Buzcard. Explications de Yoram Moyal, cofondateur de Buzcard.
Comment avez-vous réussi à signer un contrat auprès d'un acteur public?
Yoram Moyal : Notre start-up a été créée il y a trois ans et demi, après plus de deux ans de recherche. Nous avons équipé le MEDEF avec nos cartes de visites électroniques en 2012. De ce fait, nous avons été invité pour tenir un stand lors de l'Université d'été du Medef en septembre 2012. A cette occasion, nous avons rencontré une personne de la DGCIS (direction générale de l'industrie et des services) qui a été séduite par notre produit. Début mars 2013, nous avons alors équipé une centaine de personnes avec smartphones en cartes de visite au sein de la DGCIS. Suite à la première conférence sur les achats innovants organisée le 11 avril 2013 au ministère de l'Economie et des Finances à Bercy, Fleur Pellerin a déclaré dans une interview au journal Usine Nouvelle l'adoption de la Buzcard au sein du Service des achats de l'Etat et notamment du Ministère du redressement productif. Ce qui représente 10 000 personnes soit un budget de près de 35 000 euros !
Quelles ont été les répercussions de ce contrat ?
Yoram Moyal: Cela a été un énorme coup de pouce. Nous avons gagné en visibilité et en crédibilité. Si vous avez vendu à Bercy, c'est un peu comme si vous aviez réussi à escalader la face sud de l'Everest (réputée plus difficile que la face nord !). Le Ministère reste le meilleur ambassadeur ! Cela nous a permis de faire grandir nos effectifs en interne. Aujourd'hui, nous sommes environ 40 personnes (35 associés, 2 associés à plein temps, 3 stagiaires). Nous allons réussir à salarier 2 personnes. De plus, grâce à cette visibilité, nous avons réussi une levée de fonds de 260 000 euros en 3 jours cet été en crowfunding sur la plateforme Anaxago. Nous avons été surpris d'avoir créé de la frustration chez quelques dizaines de fans du concept Buzcard, qui n'avaient pas pu investir chez nous fin juillet. Pour leur permettre de participer à l'aventure autrement, Buzcard a donc démarré une nouvelle campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank jusqu'au 31 octobre qui devrait permettre à chaque participant de créer sa propre carte ultime, avec le design de son choix. Soit une sorte de don contre nature. Enfin, nous avons des ambitions de développement à l'international. Mon frère et associé, est parti aux Etats-Unis lancer le produit.
Les 2% d'achats d'innovation prôné par le gouvernement sont-ils pour vous une opportunité ?
Yoram Moyal: Oui. Je considère cela comme la mesure la plus intelligente et la plus pertinente du quinquennat. Actuellement nous ne pouvons répondre aux appels d'offres car nous sommes seuls sur le marché. Nous sommes force de proposition avant tout. De plus, aujourd'hui, les marchés de fournitures et notamment de cartes de visites sont souvent couplés à d'autres marchés. Enfin, en tant que start-up, notre temps est très limité, nous n'avons pas la patience de répondre à un appel d'offres. Ce critère des 2% va donc nous permettre de pouvoir proposer notre solution d'une autre façon.