Marchés publics européens : Nicolas Sarkozy veut favoriser les PME
Publié par Charles Cohen le - mis à jour à
Lors de son discours à Villepinte, dimanche dernier, Nicolas Sarkozy s'est engagé à réserver une partie de la commande publique européenne aux PME produisant sur le sol de l'Union européenne. Déclaration électoraliste ou engagement véritable ?
« La France doit exiger que les PME européennes aient désormais une part des marchés publics qui leur soit réservée. » Lors de son discours à Villepinte, dimanche dernier, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à proclamer haut et fort son intention d'allouer, à terme, une part des fonds publics aux entreprises de taille intermédiaire produisant sur le sol de l'Union européenne. Il a même ajouté : « L’Europe qui ouvre tous ses marchés publics quand d’autres n’en ouvrent aucun, c’est non. Agir ainsi, ce n’est pas accepter le libre-échange, c’est accepter d’être une Europe passoire. » Des déclarations coup-de-poing à quelques semaines de l'élection présidentielle, qui viseraient toutefois un objectif bien précis : introduire en Europe un "Buy European Act", sur le modèle du "Buy American Act".
En effet, rappelons que depuis 1933, l’État américain est contraint par la loi à n’utiliser que des produits fabriqués sur le sol américain dans les marchés publics. Plus encore, depuis 30 ans, cette obligation a été étendue à tous les marchés d’infrastructures autoroutières et de transports en commun qui bénéficient de subventions gouvernementales. « Aux États-Unis, tous les plans de relance financés avec de l’argent public sont soumis à cette règle, a martelé Nicolas Sarkozy. Alors, je pose solennellement la question : pourquoi ce que les États-Unis, pays le plus libéral du monde, s’autorisent, l’Europe se l’interdirait ? Si dans les 12 mois qui viennent, aucun progrès sérieux sur l’exigence de la réciprocité avec nos principaux partenaires n’était enregistré, je m'engage à appliquer unilatéralement cette règle jusqu’à ce que les négociations aboutissent. » Une déclaration électoraliste pour attirer les voix des patrons de PME ?