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Achats innovants: l'Etat poursuit son engagement

Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le

L'Etat poursuit son engagement dans les achats innovants. Le 30 janvier, la Conférence "Achats Innovants : l'Etat s'engage" a présenté les feuilles de routes et la plateforme internet établies par les ministères et les établissements publics pour introduire 2% d'achats innovants dans les marchés.

Achats innovants. Acte II.

Quelques mois après la première conférence sur les achats innovants du 11 avril 2013 qui fixe la part d'achats innovants à 2% à horizon 2020 dans les achats de l'État, le SAE a présenté les feuilles de route dressées par les établissements publics et les ministères.

"Il s'agit de la 2ème étape de la mobilisation des achats publics innovants". C'est par ces mots que Pierre Moscovici, ministre de l'Economie et des Finances a introduit la conférence "Achats Innovants : l'Etat s'engage" du 30 janvier à Bercy face à un parterre de près de 80 PME innovantes et plus d'une centaine d'acheteurs publics. "Les PME innovantes sont le fer de lance de la croissance".

"Feuilles de route des achats innovants"

Cette matinée a été consacrée à la présentation des documents stratégiques ou "feuilles de route des achats innovants" par les ministères et les établissements publics. 144 projets pour une vingtaine de feuilles de route ont été déterminés par les établissements publics de l'Etat. Cela va de l'archivage, à l'aérospatial en passant par la gestion de crise ou la logistique. De même, au sein des ministères, 124 projets ont été identifiés dans des domaines aussi variés que les technologies de l'information, la RFID, l'e-learning, l'agronomie ou le biomédical. L'ensemble de ces feuilles de route est publié sur le site du SAE. Elles seront actualisées au fil de l'année.

Pour l'élaboration de ces feuilles de route, un référent achats innovants a été nommé au sein de chaque ministère comme interlocuteur du SAE. En parallèle, une concertation a été conduite en interne et des rencontres ont eu lieu entre les directions innovations et prospectives avec les achats. "Chaque ministère y a inclus ses spécificités selon la maturité de ses achats", souligne Fatima Azzaz, chargée de mission PME auprès du directeur du Service des Achats de l'Etat (SAE). "De plus, la professionnalisation des achats va s'accentuer avec l'accent mis sur la veille dite technologique".

"Les achats des établissements publics sont de l'ordre de 10 milliards d'euros par an, dont au moins 1,3 milliard pourrait être consacré aux PME innovantes", souligne Laurent Denoux, responsable ministériel des achats au sein du ministère des Finances. "De plus, 2/3 des établissements ont l'innovation comme coeur de métier (le CNES, le CEA, le CNRS, etc)". A titre d'exemple, certaines administrations recherchent des solutions inédites pour garantir l'anonymat des copies de concours avec la dématérialisation de ces dernières. Dans le domaine de la gestion de crise, les enjeux de l'innovation portent sur des articles de premiers secours ou des solutions d'information basées sur des SMS groupés. Autre innovation attendue : celle d'un outil de traduction - validé par un greffier - capable de transcrire une trentaine de langues, comme le peul ou l'ourdou pour le monde judiciaire.

Lancement d'une plateforme des achats de l'innovation

Pour faire connaître aux PME les segments d'achats innovants dans les achats publics, une plateforme des achats et de l'innovation élaborée avec Pacte PME sera lancée fin février sur le site du SAE. Grâce à celui-ci, les PME pourront répondre aux besoins précis des ministères et des établissements publics et déposer des propositions spontanées. Une phase d'expérimentation de six mois est prévue avec quatre ministères-pilotes.

Certes la mise en place du site facilitera l'interaction entre PME innovantes et acheteurs publics. Néanmoins les dirigeants présents lors de cet événement s'interrogent : leur sera-t-il possible de présenter aux acheteurs publics des idées innovantes ne répondant pas à un besoin explicite ?

Vendre une promesse ou un produit ?

"La logique dans les marchés publics est de vendre une promesse et non un produit. Or en tant que start-up nous vendons avant tout un produit. Par ailleurs, les critères pour l'acheteur public portent par ordre d'importance décroissante sur la taille de l'entreprise, son chiffre d'affaires et son produit. Ce dernier ne vient donc qu'en 3ème position. Or, dans une start-up, c'est le produit vient en 1er. Il est sa force de frappe", souligne Frédéric Durand, cofondateur de SmartApps. Créée en 2010, cette entreprise fournit aujourd'hui une application d'audioguide sur smartphones aux grandes institutions comme le Louvre d'Abou Dhabi et de Paris. "Nous avons démarché des acheteurs privés dès août 2009 comme le musée Jacquemart-André ou la Pinacothèque. Ils sont plus réactifs que dans le secteur public", détaille le co-fondateur de la start-up.