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Achats hospitaliers : de la massification à la création de valeur

Publié par Camille George le - mis à jour à

Deuxième poste de dépenses d'un établissement de santé derrière la masse salariale, les achats hospitaliers représentent un enjeu majeur pour la qualité des soins. Après un important travail de mutualisation et d'organisation, la fonction achat hospitalière veut aller plus loin que la standardisatio


Dans le secteur public, les achats hospitaliers sont parmi les plus matures et les plus avancés en matière d'organisation. Il faut dire que le secteur connaît une transformation profonde depuis plusieurs années, ce qui a eu pour effet de professionnaliser la fonction achat à vitesse grand V, pour ne pas dire à marche forcée. En 10 ans les achats hospitaliers, notamment sous l'impact du programme PHARE (voir encadré en page 2), se sont structurés, organisés et largement mutualisés. Mieux mise en avant, la fonction a gagné en efficacité et a aujourd'hui un rôle central. Mais elle doit désormais franchir une nouvelle étape.

Au-delà de la massification des achats et de la mise en oeuvre d'un pilotage unifié à travers les GHT (groupements hospitaliers de territoire), la fonction doit trouver de nouveaux leviers de performance pour accompagner les établissements de santé dans leur transformation. Car celle-ci est loin d'être terminée. Le projet de réforme du système de santé "Ma santé 2022" qui a été dévoilé par le gouvernement présente une stratégie avec de nombreux challenges pour les achats. Parmi les objectifs, on peut citer celui de travailler en commun partout sur le territoire et de mieux articuler la médecine de ville et l'hôpital. Ou encore de mieux évaluer la pertinence des soins en faisant la chasse aux actes inutiles dans le but de redistribuer le budget sur des soins innovants.

"Il y a différents défis à relever pour les hôpitaux", indique Bruno Carrière, directeur général d'UniHA. "Notamment celui de mieux travailler avec la médecine de ville, ce qui implique d'avoir une parfaite connaissance de l'offre. Les acheteurs vont devoir être capables d'apporter un accompagnement stratégique sur de nombreux sujets. L'apport du digital pour faciliter la prise de contact avec le patient en est un, l'évolution du transport sanitaire qui demain pourrait inclure des services associés en est un autre." À chaque fois, il s'agit de répondre à un double objectif : l'objectif économique au titre du financement de la Sécurité sociale, et l'objectif de performance et de qualité tant au niveau de l'organisation de la prise en charge que de la réalisation des soins. "S'il n'y avait pas cette trajectoire de maturité croissante vers la valeur ajoutée et le recentrage sur l'objectif stratégique de la fonction pour les hôpitaux, nous ne pourrions pas apporter un accompagnement de qualité", ajoute Bruno Carrière.

Lire la suite en page 2 : Cap sur l'achat innovant