Vers un travel management plus écologique ?
Publié par MATHIEU NEU le - mis à jour à
Si de nombreuses entreprises semblent conscientes de la nécessité d'intégrer des critères éco-responsables à leur politique voyages, concrétiser la démarche leur semble parfois compliqué. Parmi les pistes possibles: privilégier le train !
"8 à 10 % des émissions de CO2 mettant à mal la situation climatique à l'échelle mondiale serait imputable au secteur du tourisme. Et le voyage d'affaires, en particulier, représente une part non négligeable de l'ensemble", a souligné Antoine Geerinckx, fondateur et directeur général de la société CO2logic, lors du dernier Atelier des connaissances de l'AFTM, organisé sur le thème des "enjeux environnementaux du déplacement professionnel" et "la responsabilité des entreprises".
Il est donc nécessaire de développer des déplacements professionnels plus responsable. Si la volonté d'adopter de meilleures pratiques est bien réelle, les travel managers ont souvent des difficultés à identifier les bons leviers. Plusieurs axes de réflexion se présentent pour améliorer la RSE et dégager et de la valeur ajoutée. Parmi elles, privilégier le transport ferroviaire pour les trajets courts. Une option bien plus souhaitable qu'il n'y paraît. Un aller Paris - Amsterdam équivaut à 6 kg de CO2 par voyageur, alors que le même déplacement fait par avion représente 59 kg de CO2, 48 kg en covoiturage, et 11 kg en bus.
En outre, le ferroviaire peut parfois représenter un double avantage écologique en raison de la source énergétique utilisée. "Les trains de notre réseau fonctionnement essentiellement grâce à l'électricité verte, produite en grande quantité aux Pays-Bas, ce qui permet à des voyageurs issus de France, d'Allemagne et se rendant en Belgique ou aux Pays-Bas de voyager d'une façon très respectueuse par rapport à l'environnement", indique Willem Melis, manager B-to-B Sales au sein de la société de transport ferroviaire Thalys. Bon à savoir également: un voyage en première classe en train ou avion s'avère bien plus coûteux en CO2 que le même voyage en deuxième classe, car en ayant un nombre de sièges moindre dans les espaces où se trouvent les classes supérieures, les coûts en CO2 augmentent mécaniquement.
Il importe par ailleurs de ne pas dénigrer le tourisme d'affaires qui "joue un rôle majeur dans le fait d'apporter des financements et soutiens économiques aux pays en développement, par le biais notamment de la création d'emplois qui en découle. Or, l'augmentation du pouvoir économique est essentielle à la population dite du sud et à son développement social. Celui-ci est lui-même un préalable à l'éducation et la sensibilisation aux comportements compatibles avec les nécessités écologiques. N'oublions pas que l'essentiel de la pollution mondiale provient aujourd'hui de pays qui restent assez éloignés des sensibilisations qui ont lieu en Europe occidentale", souligne Antoine Geerinckx.