[Recherche] Les achats moteurs de l'open innovation

Vincent Lartigue, étudiant en Master des Achats Internationaux et Innovation à la Kedge Business School, a centré son mémoire sur la contribution des achats à l'open innovation dans une PME. Pour ce travail, il a reçu le Trophée Bronze aux Trophées des Achats 2023, ex-aequo avec une de ses consoeurs Ana Paula Macias

Vincent Lartigue est monté sur la 3e marche du podium du prix Jeunes acheteurs lors de la soirée de remise des Trophées Décision achats 2023 grâce à son mémoire de fin d'année sur la contribution des achats à l'open innovation dans une PME. « Cela alloue de la visibilité à un sujet, insuffisamment connu, qui peut pourtant impulser une dynamique positive et des transformations profondes et durables», s'est-il réjouit. Cette démarche, il l'a initié lors de son alternance réalisée en tant qu'acheteur, comprenant que la réussite d'une PME évoluant dans un secteur concurrentiel est intimement liée à sa capacité d'adaptation.

Open innovation inbound

« J'ai eu envie d'utiliser les achats comme moteur d'innovation. En recourant à l'Open innovation inbound, j'étais convaincu que l'on obtiendrait de bons résultats avec des investissements limités ». Pour la mettre en pratique, il s'appuyait sur l'audit « Audit de son service achats vs Innovation collaborative » créé par Romaric Servajean-Hilst,enseignant-chercheur en stratégie à Kedge Business School spécialisé dans l'innovation, interrogeant les équipes R&D et achats (9 salariés). « Au départ, ils se sont montrés ouverts mais très surpris ; la fonction achats étant vue d'abord comme un cost-killer ». L'études des résultats a donné lieu à un brainstorming, servant à la programmation d'une série de 8 actions, classées par niveau de bénéfice et de difficultés et regroupées selon trois objectifs. « Nous avions identifié trois leviers pour améliorer l'innovation : améliorer la collaboration interne et externe, et faire de l'innovation une priorité pour les achats ; d'autant que ce service peut utiliser ses capacités de sourcing pour identifier l'innovation en externe, analyser les informations grâce au Make or Buy, et diffuser l'innovation au sein des services ».

Stratégie duplicable

Pour parfaire la collaboration interne, il s'agissait notamment de planifier des réunions semestrielles avec les clients internes pour évaluer leurs besoins, ou encore d'identifier ensemble des évènements externes comme des salons ou conférences sur lesquels se rendre. La collaboration externe a dû se performer en identifiant des partenaires d'innovations potentiels présents dans le panel fournisseur, et en améliorant la relation client-fournisseur. En parallèle, des sessions de formations axées sur l'importance de l'innovation dans les achats et le management de l'innovation amont ont été programmées pour assurer la montée en compétences. Les premiers résultats ont été rapides et prometteurs. « Le département R&D prend maintenant l'habitude de solliciter les achats en amont ; auparavant, il s'en rapprochait en fin de processus pour l'acquisition d'un produit. Nous avons noté une amélioration incrémentale avec une réduction du temps d'innovation et des coûts associés », commente Vincent Lartigue. C'est cette même approche qu'il prévoit de mettre en application chez Bluelink, qu'il a rejoint depuis mars 2023 en tant que responsable des achats. « Cette stratégie collaborative permet à toute PME d'asseoir sa croissance et un positionnement compétitif, d'innover plus rapidement, d'améliorer ses performances achats mais aussi l'ambiance de travail, mettant l'accent sur les relations humaines ».