Pour gérer vos consentements :

"Un dollar fort qui pose problème pour le cours des métaux, et un envol des matières agricoles exception faite du blé"

Publié par Geoffroy Framery le - mis à jour à

Des cours de matières premières en hausse qui n'entraîneront pas de changement de politique monétaire et un durcissement des conditions de refinancement pour les entreprises recourant à l'obligataire. Tels sont les deux enseignements de la semaine à retenir de cet entretien avec Olivier Lechevalier, cofondateur de Defthedge.

Qu'observe-t-on sur les marchés de matières premières ?



L'envolée de certaines matières premières agricoles (huile d'olive, cacao, jus d'orange) se poursuit. Du côté des céréales, les prix du blé ont atteint un point bas de trois ans en début de semaine en raison de bonnes conditions météorologiques et d'un stock abondant aux États-Unis, en dépit de la sortie de la Russie de l'accord sur le corridor céréalier avec l'Ukraine. La force du dollar américain, qui est certainement durable, pose un problème pour de nombreuses matières premières, surtout au niveau des métaux. Le bon exemple est le cuivre. En théorie, les prix du cuivre devraient augmenter en raison de la forte demande attendue dans le cadre de la transition écologique. Ça, c'est pour la théorie. La réalité est toute autre à court terme. Les prix du cuivre ont atteint un point bas de quatre mois la semaine dernière en partie à cause de la force du dollar. Il faudrait que la Réserve Fédérale américaine (Fed) signale qu'elle arrête le processus de durcissement monétaire pour qu'on puisse avoir un fléchissement - même faible - du dollar américain, ce qui pourrait peut-être soutenir le cuivre. Le 1er novembre est la date à retenir. C'est à ce moment-là que la Fed doit se réunir et qu'elle pourrait faire une annonce en ce sens.


Quelles conséquences pour les entreprises ?


Il n'y a pas de changement de tendance notable sur les matières premières par rapport à ce qui prévalait il y a quelques mois de cela. C'est une bonne nouvelle. Les entreprises ne sont donc pas confrontées à un changement de paradigme qui est toujours difficile à aborder. Elles ont déjà suffisamment à faire avec l'envolée des taux obligataires et donc le durcissement des conditions de refinancement - en tout cas pour celles qui font appel à l'obligataire.



Quels sont, selon vous, les points de vigilance à surveiller ?


La semaine prochaine marque le retour de la Chine après une semaine fériée. Les prochaines statistiques chinoises sont importantes afin de cerner au mieux la possibilité de nouvelles mesures de soutien. L'évolution de beaucoup de matières premières va dépendre de la direction du dollar américain mais également de la reprise économique de la Chine. En outre, la semaine à venir sera marquée par de nouveaux chiffres de l'inflation des deux côtés de l'Atlantique. Nous doutons toutefois que cela exerce une influence réelle sur les politiques monétaires. Le processus de désinflation est bien engagé même s'il y a des poches inflationnistes ici et là.