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Des solutions de paiement agiles, taillées pour le "monde d'après" ?

Publié par Mathieu Neu le - mis à jour à

Alors que les entreprises doivent composer avec une réalité inédite où les précautions sanitaires et la nécessité d'optimiser les pratiques tiennent le haut du pavé, les nouvelles offres de paiements attirent l'attention des décideurs. Retour sur des innovations qui tentent de trouver leur place.


Renforcer la sécurité sans créer de friction. C'est ainsi que pourrait se résumer l'objectif de la nouvelle directive DSP2 (Directive européenne sur les Services de Paiement 2) qui s'apprête à moderniser les transactions électroniques. Parallèlement, la recherche d'innovations synonymes de dématérialisation et de simplicité s'affirme toujours plus comme une nouvelle exigence, notamment sous l'effet de la jeune génération : 31% des 25-34 ans ont déjà utilisé le smartphone pour des achats en magasin, indique l'Observatoire Afterbanking juin 2020, réalisé en partenariat avec l'institut OpinionWay.

"On assiste à une explosion de la fraude depuis le début de la crise de la Covid-19. Le contexte est difficile et justifie largement un tour de vis sécuritaire. Les précautions proposées dans le cadre de la DSP2 sont essentielles. Pour autant, la simplification de l'expérience client doit rester au coeur des développements. Il subsiste souvent un aspect antinomique entre la sécurité et l'expérience client qui peut être altérée avec des mesures anti-risques très fortes. Il faut veiller à être moins restrictif, car il y a aujourd'hui aussi beaucoup de faux positifs dans la détection de fraudes", analyse Nicolas Engel, directeur fraude et paiements France chez CyberSource.

Dans un objectif de conciliation de ces deux critères, le développement de différentes typologies de clients au sein des systèmes est préconisé. Les profils connus, réguliers, qui sont clairement identifiés, se voient appliquer un processus de sécurité moins invasif, car des précautions fortes ne sont pas justifiées. "La maîtrise de la donnée forme dès lors une réponse pertinente pour une gestion de la sécurité optimale. Plus on connaît le client et le contexte environnant (comportement d'achats, localisation, moyens de paiements utilisé, etc.), plus on est en mesure de fournir un niveau de vérification adapté", poursuit Nicolas Engel. Cette approche sur mesure de la sécurisation des usages d'achats devient de plus en plus un critère de décision pour les utilisateurs.

Satisfaire employés et employeurs

Les collaborateurs constatent massivement le fossé persistant entre leur vie privée, où les solutions les plus innovantes sont utilisées, et la sphère professionnelle dans laquelle les méthodes traditionnelles et leurs inconvénients restent fréquents. À cette quête de mieux-être, de confort et de facilité d'usage au bénéfice du salarié, s'ajoutent des intérêts plus directs pour l'employeur, tels que les traitements automatisés simplifiant la récupération de la TVA ou d'autres fonctionnalités apportées par les outils digitaux associés. "Il s'agit aussi de se mettre dans les meilleures conditions pour convoiter de nouvelles valeurs ajoutées. On cherche à mieux maîtriser ses données pour valoriser l'information, faire de meilleurs choix, gagner du temps pour se consacrer à des activités plus essentielles", remarque Tristan Leteurtre, directeur général du fournisseur de solutions de paiements Mooncard.

De la carte logée à la carte affaires en passant par les cartes dédiées à des catégories spécifiques de notes de frais, l'offre globale des moyens de paiements en entreprise est aujourd'hui très segmentée. "Au-delà de la solution privilégiée, il importe plus que jamais d'évoluer d'un fonctionnement où on débite le compte personnel du collaborateur vers un contexte où les paiements se font directement sur le compte de l'entreprise. Les procédures de remboursement, les avances sur notes de frais ne sont pas compatibles avec une organisation pleinement agile", souligne-t-il.

Initiatives post-covid

La manipulation des facturettes et autres éléments papier est naturellement remise en cause depuis le début de la crise sanitaire. Mais au-delà du besoin de précaution, ce sont les multiples atouts du numérique qui semblent être considérés d'un nouvel oeil, alors que les tensions économiques demandent à mieux optimiser les pratiques. "Nous sommes face à une demande en forte croissance de digitalisation depuis quelques mois. Les directeurs financiers montrent un fort intérêt depuis septembre dernier, en particulier", se réjouit Tristan Leteurtre. Il ajoute que "les moyens de paiements sont d'ailleurs une porte d'entrée intéressante vers une démarche de digitalisation plus globale".

Le contexte de difficultés économiques fait également la part belle à certaines offres innovantes alternatives, à l'image de la carte proposée par la société VeraCash : il s'agit d'une Mastercard classique utilisable partout au monde, sur laquelle VeraCash n'applique pas de frais d'utilisation. La carte est notamment intéressante lors de déplacements à l'étranger, dans des pays ayant une devise autre que l'euro, car il n'y a aucun frais de change à l'exception de ceux de Mastercard. "Le grand avantage de notre solution est qu'elle est adossée à l'or. Nous avons affaire à un engouement important depuis le début de la pandémie. Les entreprises sont actuellement très sensibles à des moyens alternatifs de sécuriser leur trésorerie. VeraCash permet de détenir une partie du patrimoine ou de la trésorerie sous forme d'or 100% physique, stocké en dehors du système bancaire traditionnel, dans des coffres forts hautement sécurisés au sein des ports francs de Genève", explique Ignacio Sainz, Chief Operating Officer au sein de la société. La solution est également compatible avec la recherche croissante de simplicité de gestion des paiements. Des développements sont désormais en cours, visant à mieux répondre aux besoins des professionnels, comme l'intégration automatique des données dans les systèmes comptables.

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