La confiance grandit entre fournisseurs et donneurs d'ordres
Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le
Les fournisseurs et donneurs d'ordres évaluent positivement leur collaboration grandissante. Néanmoins, des freins persistent pour impliquer les fournisseurs plus en amont du projet. C'est ce que révèle la 2e édition du Peak Collaborative Index, un indicateur de mesure des relations collaboratives.
Faire davantage confiance pour mieux collaborer? Les fournisseurs et les donneurs d'ordres jugent positivement leur collaboration basée sur une confiance mutuelle grandissante. C'est ce que révèle la 2e édition du Peak Collaborative Index, un indicateur de mesure des relations collaboratives entre clients et fournisseurs établi par la plate-forme Peak*.
Une collaboration jugée plus positive
Ainsi en 2013, l'indice Peak est passé de 100 (base de référence 2012) à 108. Soit une hausse de 8%. Pour expliquer ce résultat, Jean-Jacques Nillès directeur associé de Socrates, le cabinet de conseil en achats qui a mené l'étude, avance deux hypothèses : "Cela peut s'expliquer par le contexte de crise qui fait que les fournisseurs et leurs clients travaillent en profondeur mais aussi par les grandes actions nationales qui ont été engagées (médiation des relations inter-entreprises, etc)".
"Une collaboration ne se construit pas sans une confiance mutuelle", souligne Jean Breton, directeur associé chez Thésame. Parmi les 19 indicateurs de la confiance évalués, on constate que la relation n'est pas perçue de la même façon par les deux parties. Ainsi, les fournisseurs évaluent l'équilibre de leur relation à 5,6/10 contre 6,8/10 pour les donneurs d'ordre. Les points les moins bien notés la reconnaissance et la solidarité. Seul point positif : clients et fournisseurs donnent une moyenne de 7/10 à la courtoisie, au niveau de leurs interlocuteurs et à la fiabilité de ces derniers. D'une façon générale, il est intéressant de noter que sur l'ensemble des items évalués, les clients donnent une note plus élevée que les fournisseurs.
Pour une collaboration plus en amont
La collaboration entraîne deux effets majeurs : une plus grande création de valeur et des impacts en terme de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).
C'est un fait, en collaborant, les entreprises entendent créer plus de valeur. Clients et fournisseurs ont des points de vue convergents en ce qui concerne le niveau de collaboration sur les 3 étapes clés de la chaine de valeur (conception, production et supply). Par contre, ils donnent une note inférieure à la moyenne à leur collaboration lors de la phase création du projet. Néanmoins, avec une projection dans les 3 années "les entreprises prennent conscience que pour obtenir des gains, leurs fournisseurs doivent être impliqués plus tôt", estime Jean Breton de Thésame.
Cependant, des freins persistent pour impliquer les fournisseurs plus en amont du projet comme "la perte du pouvoir par les donneurs d'ordre".
En termes d'impacts RSE, les clients accordent davantage d'importance à l'impact environnemental de la collaboration (6/10) que les fournisseurs (4,5/10). A l'inverse, les clients estiment que la collaboration influe peu sur l'attractivité de l'entreprise pour les futurs collaborateurs (5,8/10) au contraire des fournisseurs (7/10). Néanmoins, les deux s'accordent sur le fait que la collaboration impacte le bien-être et la motivation des salariés (7/10).
Identifier les compétences en interne
Cette collaboration entre fournisseurs et donneurs d'ordre repose sur 4 leviers. En premier lieu, la gestion des compétences qui doivent "identifiées, maîtrisées et pérennisées", pour Jean Breton de Thésame. Vient ensuite, l'organisation de la structure comme le management en mode projet qui inclut des objectifs partagés ou une complémentarité des compétences. Sans oublier l'implication des achats et des commerciaux.
Enfin, la confiance (courtoisie, fiabilité, objectivité, etc) et l'identité de l'entreprise (taille, secteur, ancienneté de la relation, etc) sont deux leviers également susceptibles de faire progresser cette collaboration.
Au final, "le pilotage de la collaboration est encore trop opérationnel et non stratégique", déplore le directeur associé de Thésame. "Par conséquent l'enjeu de la collaboration demeure au niveau de la supply et ne laisse pas suffisamment de place au domaine de l'innovation". A l'avenir, prévient Jean Breton : "cette collaboration conduira à la nécessité d'impliquer des bureaux d'études ou la R&D".
Pour la prochaine édition, Jean-Jacques Nillès de Socrates émet l'idée de classer les items selon 2 axes : un axe individuel basé sur le respect de son interlocuteur et le savoir-être et un second basé sur la stratégie de l'entreprise. Ou comment en d'autres termes "la politique de l'entreprise se décline dans la gestion des relations", souligne le directeur associé de Socrates.
Un partenariat avec la Cdaf
Si la première édition de Peak se basait sur 25 indicateurs, la 2e édition n'en retient que 19". Nous pensons réduire l'étude aux 12 indicateurs les plus pertinents Nous tentons de simplifier et d'élargir le modèle", explique Jean-Jacques Nillès. Un élargissement du panel qui pourrait également concerner d'autres secteurs d'activités. Pour cela, "Nous souhaitons nous appuyer sur des réseaux comme PME Centrale ou le Cluster Polepharma avec qui nous avons des liens étroits", confirme de son côté Jean Breton.
Peak vient également de signer un partenariat avec la Cdaf (Compagnie des acheteurs de France) lors de la soirée des Trophées le lundi 17 juin. A terme, cette signature devrait permettre à Peak de diffuser son questionnaire auprès de l'ensemble des 2000 adhérents de la Cdaf.
* Enquête réalisée sur internet du 25 mars au 26 avril 2013. Plus de 150 entreprises industrielles françaises ont répondu au questionnaire de l'institut technologique Thésame. Soit 50 % de plus qu'en 2012. Les répondants ont évalué leur relation avec leur partenaire ayant le CA le plus élevé.