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L'autopartage, un mode alternatif de gestion des flottes

Publié par Benoît Solivellas le - mis à jour à

Ce dispositif, qui commence à trouver sa place dans certaines grandes entreprises, est un facteur-clé d'optimisation du coût d'une flotte. Mais il se heurte encore à une conception individuelle de l'usage du véhicule.

L'autopartage connaît un beau succès dans les grandes villes, à l'image d'Autolib' à Paris (avec plus de 100 000 abonnés d'après la mairie), ou dans plusieurs autres collectivités françaises, dont Lyon et Bordeaux. Cet usage partagé de la voiture, où l'utilisateur réserve un véhicule suivant ses besoins, peut aussi s'adapter, dans certains cas, à la mobilité professionnelle. Les véhicules de société sont alors utilisés comme dans un service d'autopartage public, via un système de réservation sur smartphone ou un Intranet.

Le cabinet d'étude Frost and Sullivan anticipe une forte croissance de cette pratique en entreprise. En effet, d'ici à 2020, il estime que le parc de véhicules professionnels en autopartage devrait représenter quelque 200 000 unités en Europe, soit cent fois plus qu'actuellement, où ce mode d'utilisation reste marginal et se cantonne à des expérimentations dans des grands groupes.

Cibler la catégorie de véhicules concernés

Mais attention, le partage des véhicules d'entreprise ne s'improvise pas. D'un point de vue technique d'abord. Les voitures doivent être pré-équipées en usine d'un système d'ouverture à carte et d'un dispo­sitif de télématique embarquée, nécessaires à la gestion des locations. La mise en place de l'autopartage nécessite donc un renouvellement de la flotte.

Pour les salariés aussi, ce ­dispo­sitif représente un changement d'habitudes à prendre en compte. «Il est parfois difficile de transformer un outil de travail à usage individuel (souvent considéré comme un avantage en nature) en un bien commun», observe Bertrand de la Selle, en charge du secteur automobile au sein du cabinet de conseil Equancy.

L'autopartage s'appliquera donc plus facilement à des voitures de service, déjà partagées entre plusieurs collaborateurs. À titre d'exemple, Primagaz, spécialisée dans la distribution de gaz, possède quatre Toyota Yaris hybrides en autopartage. Elles sont utilisées par les collaborateurs pour des déplacements professionnels de courte distance et peuvent également être empruntées le week-end ou en soirée pour un usage personnel aux frais du salarié. Cette participation est fixée par le prestataire mais reste financièrement plus avantageuse qu'une location classique.

Des économies à la clé

Selon Benoît Chatelier, fondateur ­d'Ubeeqo, spécialiste français de l'autopartage en entreprise, l'avantage de ce système est double. «Il permet d'augmenter le taux d'utilisation des véhicules d'environ 40 % par rapport à un mode de gestion plus classique, et de générer des économies sur le budget automobile, de l'ordre de 30 %, en réduisant la taille de la flotte initiale.»

L'autopartage s'accompagne aussi d'une gestion financière du parc plus souple, puisque les prestations (entretien, carburant, nettoyage) sont externalisées. La facturation se fait ensuite au prorata des déplacements effectués par les salariés. Les premiers retours d'expérience semblent plutôt positifs. Jérôme Menin, directeur des achats et des services généraux de Primagaz, affirme que les utilisateurs ont bien accueilli l'initiative, «notamment les plus jeunes, qui apprécient particulièrement la possibilité de louer un véhicule en dehors de leurs heures de travail». Cette nouvelle génération de salariés, privilégiant la simplicité d'usage, est en effet moins attachée à la possession d'une voiture. Une aubaine à exploiter pour les gestionnaires de flotte.

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